𝙹𝚎 𝚙𝚎𝚗𝚜𝚎 𝚊̀ 𝚝𝚘𝚒 𝚡 𝙽.𝙾.𝚂

[ＺＥ́ＲＯ]

Salut !

Moi, c'est Sephora, mais on me connaît plutôt sous le nom de Djita. Quand je dis que je m'appelle Sephora, on me prend souvent pour une débile, alors j'ai préféré me présenter comme Djita, un nom qui me semble plus facile à porter. Pour être honnête, je ne suis pas très fan de mon prénom ; il ne correspond pas à mon image et, en plus, ça donne l'impression que je suis une influenceuse qui dépense tout son argent au magasin de beauté Sephora.

Sinon, j'ai 25 ans et j'habite en Algérie depuis ma naissance. Je suis d'origine algérienne, avec une touche marocaine du côté de ma mère. On vit plutôt bien là-bas, mais pour mes études, ce n'est pas l'idéal. J'ai donc économisé énormément pendant des années pour amasser suffisamment d'argent pour continuer mes études en France. Mon rêve, c'est d'aller dans une école d'art et de danser. Sauf qu'ici, en Algérie, c'est compliqué d'être danseuse, et il n'y a pas d'écoles de danse comme en France. J'ai dû faire une demande de visa pour émigrer en France, et ça fait déjà trois ans que j'attends. Je veux faire de ma passion ma vie et offrir à mes enfants une existence sans pauvreté, comme la mienne. Ce n'est pas partout en Algérie, mais dans mon coin, c'était le cas, et ça l'est encore.

Je reste entourée de ma famille, mais je pense à l'avenir, et le mieux serait d'aller en France pour réaliser mon rêve et avoir un meilleur mode de vie. Mon père, depuis que j'ai merdé l'année dernière, ne me parle presque plus. J'ai fait pas mal de bêtises, et ça ne lui a pas plu. Mon oncle n'a pas aidé la situation non plus.

Cette année, j'ai enfin reçu l'acceptation pour aller en France, donc j'ai envoyé des demandes à plusieurs écoles et loué un appartement, même s'il est moche. Avec le peu d'argent que j'ai, je n'avais pas vraiment le choix. Mes parents ne sont pas très chauds à l'idée que je les quitte pour m'installer en France pour une durée indéterminée, mais en voyant tout ce que j'ai économisé, ils savent qu même s'ils essaient de m'en empêcher, j'irai quand même. Ma mère stresse énormément et a peur que je me sente seule loin d'eux, ce qui sera probablement le cas. Elle m'a parlé des différences entre les deux pays et m'a avertie d'aller les voir souvent. Mon père, lui, est tendu et froid depuis. Il me dit que je renie ma religion et ma famille. Je pense qu'il finira par réaliser que c'était la meilleure décision pour sa fille, ou alors il ne me parlera plus du tout - et ça me briserais le coeur, mais ce n'est pas comme-ci se n'était déjà pas le cas.

Fini le blabla et revenons à la réalité!

En entrant dans l'aéroport d'Alger, je dépose mes valises et mes billets à l'entrée de mon vol. Après trois heures d'attente, j'embarque dans l'avion avec mes quelques sacs pour rejoindre ma place. Écouteurs aux oreilles, je ferme les yeux et me laisse emporter par de la musique relaxante.

Éclipse du vol.

J'ai un mal de tête et de dos incroyable. Je me lève de mon siège et me dirige vers la sortie pour récupérer mes bagages. Une fois mes bagages en main, le stress remonte en réalisant qu'à partir de maintenant, ma vie ne sera plus la même. Je serai seule, sans repères, dans un autre pays complètement différent. Je sors de l'aéroport en France et respire l'air frais de septembre, les yeux fermés un instant. En les ouvrant, je réalise qu'il y a des gens partout, qui entrent et sortent. Je décide de rejoindre un taxi rapidement et lui donne l'adresse de mon futur logement. Je n'ai pas pris un appartement cher, n'ayant pas les moyens, alors croisons les doigts pour que je ne tombe pas sur un endroit abandonné.

Le paysage défile à toute vitesse à travers la vitre du taxi. On se gare 30 minutes plus tard devant trois bâtiments assez hauts. Je paie le chauffeur et sors avec mes deux valises et quelques sacs. Le taxi repart aussi vite qu'il est arrivé. Je prends mon papier de note et le lis plusieurs fois pour être sûre : « bâtiment C, appartement 21 ». En levant les yeux, je vois le bâtiment en face de moi, « bâtiment E ». J'imagine que le C est proche. Je marche vers le bâtiment suivant et lis le panneau : c'est justement le C ! Je monte et ouvre la porte d'entrée. Il y a beaucoup de gens dans le hall qui discutent. J'essaie de ne pas trop déranger en me dépêchant et prends l'ascenseur pour monter au cinquième étage. Enfin devant l'appartement 22, clés en mains, j'ouvre la porte et entre. Tout est blanc, avec quelques meubles : une table de cuisine avec deux chaises, un sofa assez grand et un frigo. Je fais le tour des pièces. Il y a deux chambres assez grandes ; l'une a un matelas et une commode brune, l'autre est complètement vide. Ensuite, il y a deux salles de bains, l'une étant reliée à la chambre qui sera la mienne, l'autre dans le couloir, près du salon. Je dépose mes bagages dans ma chambre et ouvre rapidement la fenêtre pour aérer l'endroit qui sent le renfermé. Je vais ensuite me doucher et défaire mes valises, même si je n'ai pas énormément de vêtements.

Maintenant, je vais vous raconter comment j'ai économisé cet argent. En Algérie, on faisait de notre mieux pour gagner de l'argent propre, mais c'est très difficile. Mon père a souvent dû vendre et faire des petits trafics. Pour nous, c'était normal ; c'était le seul moyen quand on manquait d'argent. Quand j'ai été assez grande pour comprendre ce système, j'ai suivi le même chemin. C'est comme ça qu'aujourd'hui, je peux me permettre cette vie. Ce n'était pas un mode de vie sain, et mon seul moyen d'y échapper était de partir ailleurs pour réaliser ma passion et construire une vie meilleure.

J'envoie un message vocal à mes parents pour leur dire que je suis arrivée saine et sauve, puis je m'endors rapidement, épuisée par cette journée.

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Prologue terminé et corrigé!

Une petite mise en situation de notre Sephora qui émigre seule en France...
Mais est-ce que elle arrivera quand même à construire une vie meilleure?
Les tarterets, Corbeil, le zoo...
Attendez l'inattendu