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Voyage dans le monde de Noël

Flav_books

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Un silence de plomb régnait dans la pièce spacieuse, seul le crépitement du feu dérogeait à cette convention. La pièce était plutôt sombre, une unique lampe grésillait sur le bureau, éclairant l'esquisse d'une femme. De longs cheveux noirs tombaient en cascade sur ses épaules, un nez fin et des pommettes rehaussées traçaient la finesse de son visage. Cependant, une larme frôla sa peau et vint ternir la pureté de son visage. Elle occupait la chaise en bois depuis le début de la journée et n'avait presque pas bougé depuis. Le corps vide d'énergie, la tête vide d'idées. Cette larme singulière tomba et s'effondra sur le papier, la page était encore vierge. Eden devait rendre son manuscrit dans un mois et elle n'avait toujours pas écrit une seule page. Elle avait pourtant essayé, mais rien n'arrivait à la hauteur de ses attentes. Tout ce qu'elle avait griffonné n'avait rien d'original, l'étincelle avait disparu. Au bort du gouffre, elle ne savait plus que faire pour remédier à l'affreux syndrome de la page blanche. Eden passa sa main sur sa joue et renifla, elle se trouvait pathétique et elle savait qu'elle ne devait pas se mettre dans de tels états pour un simple livre. Elle pouvait simplement appeler son éditeur, expliquer sa situation et réclamer un délai supplémentaire. Après tout, qu'elle serait la différence ? Un mois de plus ou de moins ils n'avaient pas grand-chose à y perdre. Ainsi, elle pourrait avoir un peu plus de temps pour mettre une idée en lumière, qui elle espérait, ferait son apparition au plus vite.

Un élan de courage venu de nulle part la força à se lever et quitter le bureau. Le premier conseil que l'on trouvait sur internet pour combattre ce syndrome était souvent le même : sortir. Il fallait qu'elle se rafraîchisse et se donne un bon coup de fouet afin de reprendre ses esprits. Eden enfila un gros manteau, des bottes de neige et emporta une lampe torche. En effet, la nuit était déjà tombée et régnait sur le paysage. La neige abondante avait repris ses droits étalant sa blancheur sur des kilomètres. Une forêt bordait le chalet dans lequel Eden logeait durant ses vacances, il avait jadis appartenu à ses grands-parents, elle y avait passé de nombreux hivers en leur compagnie, créant de vieux souvenirs inoubliables.

La forêt quant à elle, n'avait rien de spécial ou d'excitant. C'était seulement un bon groupe d'arbres qui s'étendaient sur plusieurs hectares. Le vent glacial frappa son visage ce qui eu pour effet de la réveiller complètement. Puis Eden resta plantée dans la neige un bon moment à regarder la vue qui s'offrait à elle, se perdant dans ses pensées et ses états d'âme. Un bruit de pas la sortit de sa torpeur, à la quête du moindre mouvement, ses sens étaient en alerte. Que cela pouvait-il bien être ? Ses yeux balayèrent rapidement les environs pour finalement se poser sur une silhouette qui se fraya un chemin en direction de la forêt. Sûrement que cette mystérieuse personne n'avait pas remarqué la présence d'Eden qui n'avait pas encore utilisé sa lampe torche. Ou bien, la personne savait qu'elle était là mais ne souhaitait pas se faire remarquer. Dans les deux cas, Eden l'avait aperçue et désormais elle s'interrogeait. Il n'y avait personne dans les environs, ou du moins personne à moins de trois kilomètres du chalet s'y l'on prenait le sentier qui ramenait à la route principale. Autant dire que c'était rare de croiser quelqu'un et que si ce fut le cas, cela aurait été dans d'autres circonstances.

Curieuse, Eden s'empressa d'allumer sa torche et se mit à suivre l'ombre qui se faufilait déjà dans les méandres de la forêt. Progresser dans la neige n'était pas chose facile, néanmoins Eden connaissait la forêt comme sa poche et elle n'eut pas trop de mal à suivre l'inconnu. La lumière de la lune éclairait à travers les arbres, ce qui aida Eden à se repérer au mieux. Il semblait que la silhouette n'eût toujours pas remarqué la présence d'Eden qui la suivait depuis une dizaine de minutes. Celle-ci était d'ailleurs perplexe. Où allait l'inconnu à une heure pareil ? Ce qui l'étonnait le plus, était en outre le fait qu'il n'y avait strictement rien dans cette forêt. Elle se mit alors à se demander si elle allait devoir marcher comme ça sur des kilomètres ? Si c'était ce qui l'attendait, elle préférait rentrer chez elle bien au chaud. Mais marcher était un bien grand mot, la silhouette se déplaçait tellement vite que la jeune femme devait presque courir pour ne pas la perdre de vue. C'était insensé. Son périple à travers la forêt s'arrêta enfin au bout de quelques minutes. Ce qui se dressait devant ses yeux était totalement inédit et impensable.

Plumes de DécembreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant