Contexte : dans un monde fantastique médiéval existe plusieurs espèces et créatures magiques, comme celles présentes dans cette histoire : les humains et les kitsunes.
Pour ce concours nous devions écrire une petite histoire à l'occasion d'halloween autour du village abandonné de cet univers.
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Il était une fois, dans un petit village prospère rayonnant de joie et verdoyant, une jeune femme de bonne famille, Angelina, son prénom était aussi beau qu'elle. Cette dernière était aussi magnifique que gentille, ses yeux bleus illuminant toutes les personnes autour d'elle, son sourire charmant même le plus sociopathe des humains. Elle était pour beaucoup l'incarnation de la perfection. Un jour elle rencontra l'héritier d'une riche entreprise, Henry se prénommait-il. Par un heureux hasard les deux jeunes gens avaient tous deux le même âge, vingt et un ans seulement, l'âge où l'on s'aime follement.
Néanmoins dans ce village paradisiaque subsistait une forme de racisme envers les semi humains, notamment à travers l'esclavagisme qui était monnaie courante, bien que théoriquement illégal, il faisait parti de la vie de chacun de ses habitants. La jeune femme elle-même possédait une esclave kitsune, une jeune femme à la crinière rousse flamboyante. Henry était contre cela mais face aux pressions de sa famille il se tut et puis... Il aimait Angelina, pouvait-il détester l'esclavagisme en épousant une esclavagiste ?
Angelina, cette personne d'apparence si parfaite, comment pouvait-elle être si pourrie de l'intérieur ? Si seulement vous aviez pu voir le traitement que recevait son esclave, Kaliz, elle n'était plus en capacité de compter le nombre de fois où elle avait été emmenée dans cette salle sombre au sous-sol, cette salle emplit d'objets étranges où l'on sentait une odeur de mort permanente, cette salle... de torture.
La kitsune vivait un véritable enfer mais ce n'est pas lui qui l'a mené à ce qui arriva ensuite. Non, c'est son amour, son puissant amour pour Henry, l'époux de sa chère maîtresse. Depuis le début elle le savait, depuis la première fois qu'elle l'avait rencontré elle en était consciente... Un amour aussi obsessionnel ne pouvait la mener qu'à une tragédie digne des plus grands dramaturges.
Ce fut lors d'une après-midi couverte, le ciel était sombre, tel leur destin à tous, Kaliz dû accompagner sa dame au puit afin de ramener un seau d'eau. La blonde ayant voulu faire bonne figure elle s'était retrouvée ainsi dehors à se plaindre du froid tandis que le puit n'était plus si loin, à quelques pas seulement. N'en pouvant plus de sa propriétaire la kitsune la poussa en voulant commencer à dire tout ce qu'elle avait sur le cœur, criant ses années de souffrances à taire son malheur.
Mais elle se figea. Sa demoiselle devrait être entrain de quémander de l'aide ou de pester alors pourquoi tout ce qu'elle n'entendait n'était que le bruit d'un long cri puis d'un puissant bruit de craquement comme... Des os se brisant en miettes ? La kitsune s'avança lentement vers le puit avant de pousser un cri, effarée, il n'y avait pas d'eau, le puit était bouché ! Et gisant au fond de ce dernier... le corps sans vie d'une jeune femme blonde, du sang se répandait lentement, remplissant peu à peu le fond du puit. La dernière chose qu'elle put voir avant que le corps disparaisse, baigné dans le sang, fut le cou brisé de ce dernier.
Kaliz était vraiment tétanisée, son corps tremblait de toute part alors que ses jambes fléchissaient. Le sang recouvrait le corps, il y en avait bien trop pour que ce soit normal, avait-elle réveillé un démon ? Ou plutôt... En avait-elle créé un ? Elle se posait vraiment la question... Surtout en voyant une femme effrayante, le cou brisé et les os craquant à chaque mouvement, se redresser au fond du puit. Elle poussa un nouveau cri. Cette femme, elle escaladait le mur du puit à une vitesse phénoménale.
L'esclave fut prise d'une poussée d'adrénaline et tenta de courir jusqu'à la maison, la créature était à ses trousses, elle était tout prêt d'elle, à ses côtés. Alors que la porte s'ouvrait enfin sur Henry on put entendre résonner dans tout le village un cri de douleur et un immense craquement. La créature relâcha ensuite le corps sans vie, le laissant tomber au sol dans un bruit sourd tandis qu’elle partait à reculons dans son puit, le laissant se remplir d'un liquide pourpre petit à petit.
Le jeune homme se pencha doucement, retournant le corps comme pour vérifier son état avant de constater sa nuque brisée. Elle était.. morte. Et la chose qui l'avait tué était son épouse, au fond d'un puit. Il ne croyait pas à ce qu’il venait d'arriver.
Quelques jours plus tard, au détour d'un chemin. On put voir Henry sur le rebord d'un pont le visage livide, il ne l'était pas encore mais semblait déjà mort. Il murmura alors un doux prénom ''Kaliz'' puis se décida à sauter, se jetant dans l'eau sans respirer. Se fut la dernière fois qu'on le vu en vie.
Depuis de nombreuses personnes ont voulu retourner au puit. Certaines personnes auraient aperçu une femme au cou brisé remplir un seau de sang. Mais l'histoire revenant la plus souvent serait celle comme quoi toute personne convoitant le conjoint d'une autre se verrait le cou brisé puis noyée dans le puit. Comme quoi il ne faut jamais oublier à quel point il est mauvais de commettre un adultère...