Toulouse, 9 mois plus tot. 20H47.
I've been playing with my demons, making trouble for yourself...
Pray, de JRY tourne en boucle dans mes écouteurs. Sur le chemin retour du travail, la musique est la seule chose qui me permettent de ne pas grogner contre les personnes se trouvant dans le tramway. Entre les deux adolescentes gloussant comme des dindes, le type louche adossé aux portes coulissantes, et les autres innombrables personnes présente dans la rame, j'ai l'impression de faire partie d'un spectacle dont personne n'a les commandes. Je pense que se questionner dans les transports en commun toulousain, on l'a tous déjà fait. C'est donc ça ? Le but pour lequel on vit ? Sourire à des gens qu'on rêverait juste d'ignorer, rester poli pour ne pas paraître mal élevé mais garder tout de même une certaine réserve afin d'éviter les questions indiscrètes de personnes que l'on ne reverra probablement jamais. C'est si facile de mentir au monde qui nous entoure, personne ne s'intéresse à la vie d'autrui, du moins, c'est rare, les humains dans leur globalité ne voient que leurs intérets personnels, si Caroline ta collègue de travail t'a demandé ton humeur du jour, ce n'était pas par souci de savoir comment tu allais mais plutôt dans l'attente du retour de la même question pour qu'elle saisisse l'occasion de pouvoir parler de sa vie à elle uniquement, et lorsqu'elle finit son récit ennuyeux, tu n'as guère le temps de répondre qu'elle te sort l'excuse du « oh désolée, j'ai encore du travail à finir, tu me racontes tout la prochaine fois ».
J'ai la chance d'exercer un travail que j'aime, dans une petite entreprise dans laquelle je me sens à ma place et ou l'ambiance entre collègues est si chaleureuse que l'on nous prendraient plus pour une famille. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde, il y a tant de personnes qui vivent telles des machines, qui travaillent sans envie et sans passion pour leur métier, pour la raison évidente que dans la société actuelle, le travail constitue l'avenir seulement ce n'est pas à la portée de tous d'être dans un corps de métier qui leur plaît vraiment, et malheureusement, il y a beaucoup trop de monde qui sont obligée de choisir un avenir qu'ils détestent car il leur est nécessaire de subvenir aux besoins d'une famille entière.
Je n'ai jamais su ce qui m'intéressait vraiment, j'ai rêvé toute mon enfance de devenir vétérinaire, je me suis orientée vers un baccalauréat scientifique, et c'est en année de terminale que j'ai réalisé que je ne faisais ça que dans le but de satisfaire des parents trop demandeurs. Ce n'était pas mon projet d'avenir à moi mais le leurs. J'ai donc décroché dès les premiers mois de l'année, ayant simplement fait en sorte d'obtenir mon bac, et me suis orientée dans une licence de documentation une fois mon diplôme en poche. Désillusion, moi qui avait toujours été attirée par l'écriture et l'édition, la licence dans laquelle je me trouvais était trop axée « rat de bibliothèque » et il ne m'a alors fallut que 3 mois pour l'arrêter définitivement. Nouveau coup dur pour mes parents mais je pense qu'ils comprennent mon choix aujourd'hui. Etant donné que c'était eux qui assumait le coût financier de ma vie à Toulouse le temps de mes études, j'ai presque immédiatement commencé à travailler dans un fastfood afin de subvenir moi même à mes besoins puisqu'il était anormal, ayant arrêté les études, qu'ils continuent à m'aider.
C'est donc comme ça qu'a tout juste 19 ans, je me suis retrouvée à travailler dans ce géant de la restauration rapide au logo moustachu. Sans surprise, je n'étais pas à ma place. Et ma lettre de démission était sur le bureau de mes supérieurs la veille de la fin de ma période d'essai. Je me suis donc dégoté un nouveau travail, cette fois ci dans une petite patisserie industrielle, dans laquelle je faisais essentiellement de la vente. Je m'adaptais très facilement aux environnements de travail, seulement ici, ma responsable avait des comportements très méchants et anormaux envers moi. J'avais pourtant toujours fait du bon travail, mais elle ne me supportait pas. Je m'étais énormément affaiblie mentalement. Je me laissais faire, ne sachant pas pourquoi elle se comportait de la sorte. Au bout de deux mois, j'ai quitté ce poste et j'ai trouvé par une divine chance un nouveau poste dans une autre patisserie, celle ou je travaille à l'heure actuelle.
Pour ma part, ma divine chance a eu un nom : David. David Marshall.
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Erika
RomanceSouffrir est inévitable, mais ce n'est pas une excuse pour s'apitoyer sur le sort qui s'abat sur nous. Souffrir fait partie du fonctionnement logique de l'existence. La véritable question est donc, serez-vous capable de faire partie des gens qui su...