On est où ? Où ? Où ? Pourquoi est-ce-que je dis on ? Y a-t-il quelqu'un ? Quelqu'un ? Qu'un ? On est où ? Où ? Où ? Il faut que j'arrête de paniquer, je vais réussir à me sortir de cette situation, enfin j'espère. Respire calmement, tout va très bien se passer. Alors déjà, je sais que quand je crie, cela résonne donc je dois être dans un endroit fermé. Mais, oui, suis-je bête, c'est ça ! Dans un endroit clos. Mais où ? Dans un bâtiment ? Une prison ? Une maison de retraite ? Un asile ? Un asile, un asile vraiment ? Non ce n'est pas possible, je suis en train de devenir fou, c'est ça. Pourtant je suis tout à fait lucide, enfin je pense. Mais je ne sais même pas où je suis, je ne sais pas non plus si il y a d'autres personnes. Comment vais-je réussir toute seul ? Est-ce que je vais en sortir vivant de cette situation ? Combien de temps vais-je survivre ? Vais-je retrouver un jour ma maison ? Mes parents ? Mes amis ? Ma famille ? Mais pour retourner chez moi, je dois déjà savoir qui je suis et qui est ma famille. Je m'appelle Luc, non Lucas, c'est quoi déjà mon prénom ? Louis ! Mais oui, c'est Louis. Je m'appelle Louis, je m'appelle Louis, je ne suis donc pas fou... Ah, non ! Je ne sais plus comment je m'appelle. Ce dont je me rappelle, c'est que j'ai 17 ans. Euh, oui, c'est ça je crois. Où suis-je ? Je ne vois rien, serai-je en train de devenir aveugle ? Où serais-je en train de devenir Alzheimer ? Ou tout simplement fou ? Où peut-être les deux ? Euh non les trois. Pour pouvoir retrouver chez moi, je dois savoir qui je suis. Mais il faut que je retrouve comment je suis arrivé ici, pourquoi je me suis retrouvé là. J'en ai assez, je ne vais pas réussir ! J'ai soif, j'ai faim, je vais mourir ! De toute façon je n'ai plus rien à perdre, je vais tenter le tout pour le tout quitte à mettre ma vie en jeu. Assez parlé, cela suffit : il est grand temps d'agir. Je ne sais même pas dans quelle direction, je dois aller. Je vais suivre mon instinct, en espérant qu'il m'accompagne jusqu'à la sortie. Je parle, je parle, je parle, mais pendant ce temps-là, je perd du temps, et ce temps est très précieux, si je veux m'en sortir. Pas une seconde de plus à perdre, en restant là. Je commence à marcher dans le noir, la boule au ventre, la peur de me cogner la tête contre le mur. Je ne suis pas du tout confiant à l'idée de circuler seul dans le noir total, en plus cet endroit je ne le connais pas, où je ne m'en rappelle plus. Je suis comme aveugle, mais sans canne blanche. Je suis déjà perdu dans ce labyrinthe, donc je n'ai plus rien perdre, autant tout tenter. Je commence la marche rapide, dans la même direction, et de ne pas dévier sur les côtés. Sans mes repères, cela est très compliqué, voir impossible de se retrouver dans le noir, j'ai l'impression de ne pas avancer car tout se ressemble, je n'en vois point le bout. Savez-vous comment marcher droit dans le noir ? Pas une seul source de lumière, même pas une lumière verte, celle qui indique la sortie de secours, qui pourrait m'indiquer le chemin. Comment vais-je faire pour me sortir de cet immense labyrinthe ? J'en ai assez, mais je ne peux pas m'arrêter, je ne veux en aucun cas mourir ici, sans savoir où je suis, même qui je suis, comment je me suis retrouvé là, pourquoi je suis là. Tout un tas de questions à laquelle il faut que je réponde. J'ai assez perdu de temps, maintenant passons aux choses sérieuses. Je cours, avec les mains tendues devant moi, pour éviter de me cogner, je dois faire attention au mur. Mais les obstacles ne sont pas seulement devant moi, ces obstacles peuvent aussi être par terre. Je prend le risque d'avoir des obstacles devant moi, je continue de courir. Je ne sais pas depuis quand je cours. Je pense une demi-heure, voir une heure, peut-être plus ou peut-être moins, je ne sais pas du tout. Je ne vois rien, je suis perdu. Je suis très épuisé, je ne vais pas tenir encore longtemps. Je veux arrêter, il faut que je me repose, je n'ai plus le courage de courir. J'ai de plus en plus faim, et soif. Je me sens pas très bien, j'ai la tête qui tourne, je vois trouble, j'ai les jambes qui flageolent. Je crois que je vais tomber. Courage, il ne me reste plus que quelques, non, non, non résiste c'est bientôt fini. Je ne peux pas m'évanouir maintenant, après tout ce que je viens de parcourir. Si je fait un malaise, et que je perds connaissance, je ne sais pas comment je vais m'en sortir. Je n'en peux plus, il faut que, il faut que je. Aie ! Aie ! Aie ! Je viens de tomber, je suis tombé, ce n'est pas possible, comment je vais faire, je n'ai presque plus de force. Il ne faut surtout pas que, il ne faut surtout pas que je, il ne faut surtout pas que je perde conscience... J'ai du mal à garder les yeux ouverts, ils se ferment de plus en plus. J'écarte mes paupières avec mes doigts, pour ne pas tomber dans le coma, mais cela ne fonctionne pas vraiment, je me mets des claques sur le visage pour rester conscient. Mais rien n'a l'air de fonctionner, impossible de garder plus longtemps les yeux ouverts. Je risque à tout moment de tomber dans le coma, je l'espère pas. Cela serais un drame. Je peux aussi tomber dans un coma dépassé, dans ce cas là il faut absolument qu'une personne me réanime, dans le cas contraire ce serait malheureusement la fin. Je ne peux pas envisager de mourir dans de telle condition, sans avoir répondu aux questions que je me pose. Non, non, non, no...
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En quête de soi
Short StoryUne nouvelle qui vous fera réfléchir sur l'importance de la famille.