L'ordre d'Ishval : l'éveil [en cours]

Chapitre III

      Tinuviel ouvrit les yeux. Elle avait tellement mal partout qu'elle pensait qu'une horde d'orc était passée sur elle. Elle se redressa lentement apercevant que pour seul vêtement sur son buste était un bandage. Elle fronça les sourcils se demandant qui avait bien pu l'aider et ne pensa pas à Alan car lui-même serait gêné de la voir dans un tel état. Mais surtout qu'il ne savait pas ce qu'il s'était passé. Elle chercha alors vite du regard autour d'elle remarquant alors qu'elle était dans sa chambre. Elle se souvenait des deux brutes, des coups qu'elle avait reçus et... La gamine ! Elle allait pour se relever mais quelqu'un l'a recoucha aussitôt et c'est une voix douce qu'elle entendit.

     - Restez allongée ou vous allez rouvrir les plaies !

     - Qui es-tu et pourquoi tu es ici ?! Comment est ce que...

      La jeune fille ne fit qu'une simple pression sur une des blessures bandée et l'assassin s'évanouit de nouveau. Il faut dire qu'appuyer sur une plaie partiellement ouverte n'était pas très agréable. La jeune fille aux cheveux dorés regarda alors autour d'elle puis de nouveau la femme qui lui avait sauvée la vie. Elle fronça les sourcils en voyant ce visage fin et savait à quel point elle pouvait être désagréable et se penser au-dessus des autres. Quand enfin Tinuviel se réveilla, l'adolescente était assise dans le fauteuil et lisait des papiers quelconque. Voyant cela, l'assassin se redressa d'un coup pour pouvoir la réprimander mais la douleur la rattrapa bien vite ce qui l'a fait gémir. La jeune fille se tourna alors et observa la souffrance que subissait Tinuviel. Un léger ricanement sortit de sa bouche mais elle se reprit bien vite en voyant le regard meurtrier de la toison blanche. Elle se leva donc pour aller la voir et lui donner un verre d'eau, mais étonnement Tinuviel ne le refusa pas et se laissa entièrement faire, ses bras n'étant pas en état. C'était la première fois que la femme se retrouvait dans une posture si délicate elle qui, elle doit bien se l'avouer, se voyait au dessus même du souverain ainsi qu'intouchable de part le laxisme de celui-ci. Mais peut être que cet événement allait changer son point de vue des choses. Elle remercia d'un simple regard la jeune fille, celle-ci lui offrant un délicat sourire. Puis la blessée eu de nouveau la force de parler mais de manière basse et délicate.

    - Qui... Es-tu ?

    - Je me nomme Lucia enchantée. Vous devez être Tinuviel n'est ce pas ?

      L'assassin fut assez surpris qu'elle connaisse son nom. Personne à part ses proches la nommaient ainsi mais elle n'avait pas assez de force pour réfléchir à quoique ce soit. Ses yeux vairon se perdaient dans le regard océan délicat de la jeune fille comme si elle la connaissait depuis des années. Mais à vue d'œil, la dite Lucia ne devait pas avoir plus de 17 ans. C'était étrange, il émanait de cette fille une sagesse que nul Homme ne se serait capable d'avoir même après des années de vie. Elle se demande, en tournant le regard vers le mur de la pièce, comment Lucia a réussi à trouver ce lieu introuvable même en effectuant de minutieuses recherches. Mais se souvenant qu'elle avait essayé de le lui indiquer alors qu'elle était au bord de la mort. Tellement de questions la tourmente sur cette jeune fille aux yeux incroyables et aucunes réponses ne venaient si ce n'est de l'interroger. Mais elle ne devait pas demander tant de choses si personnelles. En désaccord avec elle-même, la main qui se posa sur son front la fit sursauter soudainement. Lucia prenait comme la température de la maître assassin et soupira de soulagement.

     - De ce que je sens, vous n'avez pas de fièvre c'est déjà un bon début.

      Le sourire de Lucia était chaleureux et accueillant. Mais l'assassin ne voulait pas se plonger dans des puérilités innées chez les femmes de la cour. Elle enleva la main de la fille d'un geste qui pouvait sembler détestable et se redressa ne cachant nullement son poitrail bandé. Après tout, elle n'avait pas à être gênée, étant donné que la jeune fille avait dû la déshabiller pour lui mettre le bandage.