Chapitre 1

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Malgré nos fréquentes disputes, j'ai toujours cru vivre la vie dont je rêvais avec mon copain, Éthan. Hier, une nouvelle engueulade a éclaté entre nous, et comme souvent, il est parti sur un coup de tête. Ce matin, en me réveillant, je remarque son absence inhabituelle. Il a pourtant l'habitude de rentrer, même tard dans la nuit, peu importe la gravité de nos disputes. Inquiète, j'essaie de le joindre pendant plus d'une heure, mais aucune réponse. Mon angoisse grandit : et s'il lui était arrivé quelque chose ? Je m'en voudrais terriblement. Je tourne en rond dans le salon, le cœur serré, lorsque la porte s'ouvre enfin. Éthan apparaît, visiblement épuisé et mal en point. Malgré toute la colère et l'inquiétude qui m'avaient envahie, je ne peux m'empêcher de ressentir un immense soulagement : il est là.

— Mais où étais-tu ? Je me suis fait un sang d'encre.

Ma voix tremble et s'élève plus fort que je ne l'aurais voulu.

— Qu'est-ce que ça peut te faire ?

Pardon ?! Je sens la colère monter, mais je fais un effort pour rester calme.

— On peut peut-être discuter ?

— Pour que tu me dises que j'ai fait n'importe quoi ? Je le sais déjà, pas besoin de le répéter !

Qu'est-ce qui lui prend ? Je fronce les sourcils, tentant une nouvelle fois de garder mon calme.

— Je t'assure que non Éthan. Je veux juste qu'on en discute calmement.

— Continue de me prendre pour un con, vas-y !

— Mais qu'est-ce tu as à la fin, merde ! dis-je, finalement emportée par ma colère trop longtemps retenue. Je veux juste qu'on se parle sans se crier dessus, c'est si compliqué que ça ?

— Je vais me doucher.

Il me dépasse sans un regard, prend des vêtements dans notre chambre et file vers la salle de bain. Je reste là, assise sur le canapé, complètement désemparée. C'est moi qui devrais être énervée, pas lui. Pourquoi est-ce si difficile pour lui d'avoir une conversation calme avec moi ?

Les jours passent et nous ne nous parlons toujours pas. On se croise, mais on s'évite, et cette situation ne fait qu'amplifier ma frustration. Chaque fois que j'essaie de lancer une conversation, il m'ignore et s'éloigne, comme si je n'existais pas. Je ne comprends pas ce qui ne va pas, et j'aimerais tant le savoir pour pouvoir me rattraper si j'ai fait quelque chose de mal.

Ce matin-là, à huit heures, mon réveil sonne. Je m'assois au bord du lit, encore groggy, et remarque un plateau posé à côté d'un bouquet de fleurs, avec du café et des tartines. Surprise, je prends le bouquet pour l'observer de plus près et remarque un petit post-it. Je repose le bouquet et attrape le mot.

« Mon amour,

Je suis désolée. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Je me suis emporté sans raison. Tu n'as absolument rien fait, c'est moi qui ai fauté. J'espère de tout mon cœur que tu pourras me pardonner mon amour.

Pour me faire pardonner, j'ai une surprise pour toi ce soir. Je t'attendrais au restaurant Jadis à 19h00.

Je t'aime, à ce soir mon ange.

Éthan, ton bien aimé »

Je souris, complètement attendrie. Il sait comment toucher mon cœur. Je ne devrais pas lui pardonner aussi vite, d'ailleurs, je devrais peut-être le planter à ce rendez-vous. Mais l'amour m'aveugle, sans doute trop.

Je commence à me préparer vers 17 heures. J'ai hâte d'y être, de pouvoir enfin reparler à Éthan, de le serrer dans mes bras et de découvrir ce qu'il m'a préparé. Il ne m'a quasiment jamais fait de surprises durant notre relation, et cela fait déjà plusieurs années que nous sommes ensemble.

J'arrive au restaurant avec dix minutes d'avance, mais je ne vois aucune trace de mon copain. Finalement, il arrive pile à l'heure.

— Je suis content que tu sois venue. Tu m'as tellement manqué.

— Moi...

Je n'ai même pas le temps de répondre qu'Éthan me prend dans ses bras et m'embrasse chastement avant de saisir ma main pour m'entraîner dans ce fameux restaurant. Il nous conduit vers une table décorée de bougies, de pétales de rose et de tout ce qu'il y a de plus romantique, située dans un petit coin.

— C'est beau, dis-je par politesse.

Il sourit, pensant probablement que je le pense vraiment, ce qui n'est pas tout à fait le cas, mais j'apprécie l'attention. Il appelle un serveur, mais celui-ci ne vient pas. Je remarque qu'Éthan a l'air plus anxieux que d'habitude, tandis que je me demande ce que cette fameuse surprise peut être.

— Luxia, tu as si hâte que ça de découvrir la surprise ? me demande-t-il en désignant mon genou qui tressaute.

En réalité, mon genou ne tressaute pas d'impatience, mais de nervosité et de frustration. Son anxiété ne fait qu'amplifier la mienne, d'autant plus qu'il ne m'a jamais préparé de surprises.

— Un peu, lui dis-je en riant.

Je souris pour ne pas laisser transparaître mes émotions, et cela semble fonctionner. Il prend mes mains dans les siennes.

— C'est une énorme surprise, je suis sûr que tu vas vraiment adorer.

Son assurance est censée me rassurer, mais sachant qu'il a oublié ce que j'aimais, cela ne fait qu'accentuer ma nervosité sans qu'il s'en rende compte.

— Oh, j'ai hâte alors.

Il rigole, visiblement content et confiant.

— Patience, mon amour.

Il a l'air désormais excité à l'idée de me montrer sa surprise, tandis que moi, je suis de plus en plus nerveuse. J'essaie de me contrôler pour ne pas le laisser voir.

— Oh, et je m'excuse pour la dernière fois, je suis désolée.

Je ne le suis pas vraiment.

— Ne t'inquiète pas, c'est aussi de ma faute, nous sommes tous les deux responsables.

— On arrête de parler de cette histoire, alors ?

— Bien sûr.

Vers 19h10, le serveur nous apporte l'apéritif, composé de coupes de vin et de petits amuse-bouches. Ensuite, il nous sert nos plats, et je mange rapidement, sans m'en rendre compte, désireuse de terminer le repas au plus vite. Malgré tout, le repas se déroule plutôt bien.

Lorsque le dessert arrive, je remarque qu'Éthan commence à stresser à nouveau. La surprise serait-elle imminente ? Le dessert est aux fraises, et étrangement, je n'ai jamais pu en manger depuis que j'ai eu une réaction en étant petite à force d'en consommer

Au même moment, Éthan se lève. Je le suis du regard, et il se place face à moi, puis s'agenouille. Il farfouille dans la poche de son pantalon et en sort une magnifique boîte.

Je n'en crois pas mes yeux. Est-ce vraiment en train d'arriver ?

Il ouvre la boîte.

— Veux-tu devenir ma femme ?

Puis-je vraiment répondre « non » au milieu de ce beau restaurant où tous les regards sont fixés sur nous ? Ce n'est pas que je ne l'aime pas, mais nos engueulades et notre relation me font douter. Est-ce le bon moment ? Ne devrions-nous pas régler nos problèmes d'abord ?

— Oui.

Malgré mes réticences, je ne peux pas lui dire « non » ici. Je considère que ce n'est pas le bon endroit pour avoir cette conversation. Je souris, forcée, priant pour que ça ne se voie pas. Il prend ma main et y met la bague. Tout le monde commence à applaudir, ce qui me gêne encore plus. Puis, il met sa tête à hauteur de la mienne et m'embrasse. Je ne me sens pas à l'aise ; je veux partir.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 24 ⏰

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