Si sûre d'elle

Chapitre 25

J'avais passé mes dernières heures à la campagne sur un petit nuage. Les souvenirs de l'appel nocturne me faisaient retrouver la sensation d'une nuée de petits papillons au creux de mon estomac. Je retrouvais un étrange sentiment d'euphorie qui ne m'était plus familier et mon impatience de retrouver Sam ne faisait que grandir.

- Ok, je vais essayer de ne pas mal prendre le fait que, tu es littéralement en train de trépigner d'impatience à l'idée de prendre le train et de t'éloigner de moi, répliqua Jérémy en me prenant dans ses bras sur le quai de la gare
- L'écoute pas. Il devrait comprendre mieux que personne à quel point on apprécie de rentrer chez soi. Surtout quand la personne en question n'est ni habitué à la campagne, ni au quotidien avec un enfant en bas-âge, ajouta Vanessa toujours avec son petit sourire aux lèvres

Elle portait Hugo qui semblait plus fasciné par le mouvement incessant des passants et de leurs valises plutôt que par l'amie de ses parents sur le point de s'en aller.
- J'ai adoré votre petite campagne. Je vous remercie vraiment de m'avoir accueilli, enfin plutôt de m'avoir laissé m'imposer comme ça. Ça m'a fait un bien fou.
- Impose-toi quand tu veux. Ça fait toujours plaisir de te revoir Zo, répondit le militaire en glissant ses mains dans les poches de sa veste
- C'est gentil, répliquais-je dans un petit rire, j'espère ne pas me retrouver dans le même état d'esprit tout de suite par contre.
- On va déjà essayer de s'appeler plus souvent, on verra ce que ça donne.
- J'aime cette idée, murmurais-je presque dans un sourire en regardant d'un air attendrit toute cette petite famille.

La voix féminine caractéristique des annonces SNCF se fit entendre. Mon train arrivait en gare. Je fis donc mes derniers aux-revoirs et parti me positionner à l'endroit où mon wagon était supposé s'arrêter.

Durant tout le trajet, je me laissais aller à la rêverie. Me demandant à moi-même ce que j'allais faire.

Devais-je courir droit vers lui ? Valise à la main et les cheveux en bataille comme une scène toute droit sortie d'un film américain ?

Ou peut-être au contraire, rentrer chez moi et préparer une ambiance romantique comme on avait l'habitude de faire lors de nos anniversaires respectifs et de la Saint-Valentin ?

Sam et moi avions toujours eu un penchant pour le spectaculaire et le dramatique. Nous aimions voir les choses en grands et marquer le coup pour rendre chaque évènement inoubliable.

Mais une petite voix dans ma tête essayait de me murmurer de prendre mon temps cette fois. Car, même si les années n'avaient pas effacé les sentiments que nous nous portions, elles nous avaient toutes fois, bel et bien séparé.

Je l'avais appelé pour avoir des réponses et j'allais devoir attendre de les obtenir avant de me laisser emporter par les idéaux de romance.

Une fois de retour à Paris, je me décidais à écouter ma raison et déposa simplement mes valises, profitant d'être de retour chez moi.

L'esprit désormais clair, je profitais du silence pour faire le point sur ce qui m'avait échappé ces derniers mois.

J'avais passé beaucoup de temps à accuser Sam d'avoir mit ma vie sans dessus dessous. Il avait certes été le déclencheur ayant mené à bon nombre de mauvaises décisions de ma part, mais dire que ma vie était parfaite avant son arrivée serait mentir.

J'avais simplement réussi à me persuader que je serais suffisamment heureuse en ne me reposant que sur mon boulot et en envoyant un SMS à Chris les soirs où la solitude me menaçait trop.

Chris.

Je n'avais vraiment pas été juste envers lui. Dire « il savait dans quoi il se lançait avec moi » ne suffisait plus.