Chapitre 36

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PDV Laïra :

Pas un coup... Pas un seul de mes coups ne l'avait touché depuis le début de mon entrainement. On y était depuis des heures et je n'avais réussi à rien faire d'autre que de frapper du vent, alors qu'elle, elle ne m'avait encore jamais loupée une seule fois, en témoigne les bleues marqués un peu partout sur tout mon corps. C'était désespérant...

- Plus fort, tes coups ! me criait-elle. Quatre-vingt-dix-neuf... Comment espères-tu passer l'Épreuve si tu n'es même pas capable de mettre de la puissance dans tes frappes !? Fais ça sur un champs de bataille et tu mourras avant d'avoir pu y mettre les deux pieds !

Emportée par ses paroles qui ne me rendaient que plus énervée que je ne l'étais déjà, je m'élançai sur elle une nouvelle fois, lui envoyant une salve de pieux de terre en espérant enfin l'atteindre. Encore une fois, j'échouai.

- ... Cent ! Aller, on change de rôle. Avec un peu de chance, tu as finis par comprendre comment on esquive des coups au lieu de les encaisser comme une idiote.

Je repris mon souffle, épuisée par tous les efforts que je faisais et qui ne payaient toujours pas.

- J'en peux plus, faut que je fasse une pause, fis-je, peinant à retrouver une respiration stable.

- Pour qui te prends-tu ? Tu en auras une quand je jugerai que tu la mérite, pas avant !

Et elle m'attaqua à son tour avec une main de terre qui me plaqua au sol en un rien de temps, et ce pour la quarante-troisième fois aujourd'hui. J'ai compté. J'essayai comme je le pouvais de me sortir de là, chose que j'avais réussi les autres fois, en créant des petites colonnes de terre pour soulever la main, mais échouai. Était-ce par manque de force ou par plus de puissance mise par ma grand-mère dans son attaque ? Les deux, certainement. Je n'avais pas besoin de la voir pour me rendre compte qu'elle en avait déjà marre de m'entrainer, elle me le faisait bien sentir. De toute façon, c'était réciproque, je n'en pouvais moi aussi plus d'elle.

- Relève toi ! Dans un vrai combat, tu serais déjà morte ! me hurla ma grand-mère en forçant encore plus sur la main de terre qui était en train de m'écraser.

- Mais j... Je peux pas ! lui criai-je en commençant à étouffer.

- Je m'en fiche ! Débrouille-toi pour te sortir de là !

Elle ne semblait pas du tout décidée à me faire de cadeau et, malgré mes colonnes de terre que j'essayai tant bien que mal de faire tenir debout pour contrer son attaque, je pouvais déjà sentir le sol se creuser sous moi tellement la force qu'elle mettait dans sa main était écrasante. Je devais absolument trouver un moyen de me sortir de là si je ne voulais pas finir par avoir les os des jambes et du buste brisés.

"Terre, par pitié, dis-moi que t'as quelque chose d'intelligent à proposer, je vais pas tenir longtemps"

"J'ai quelque chose, mais c'est risqué"

"Tu vois quelque chose de plus risqué que notre situation en ce moment ?! À ce niveau-là je prends tout"

"Alors fusionne notre corps avec de la terre, et-"

"T'es pas sérieuse ? Si on fait ça, elle pourra nous contrôler sans problème et on risque de finir en miettes !"

"J'ai pas d'autre idée, alors soit tu prends et on essaie de pas finir en morceaux, soit on reste là à attendre de se faire écraser comme un hérisson sous les roues d'une voiture sur une nationale !"

Bon, c'est plus comme si j'avais vraiment le choix, à ce stade-là.

Je mis mes bras contre la main de terre et y concentrai toute les forces que je pouvais, ne prêtant pas attention aux douleurs que me causaient les nombreuses ecchymoses qui me lançaient à chacun de mes mouvements. Je savais que je ne pouvais pas tenir longtemps comme ça, je n'en avais pas la force. C'était un peu l'option de la dernière chance pour moi.

Laïra, la fille du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant