Julian
J'attends depuis dix minutes devant son bâtiment. Non ! Elle n'est pas en retard, c'est moi qui suis largement en avance. Pourquoi ? Parce que j'ai tout simplement une envie féroce de la revoir. Ouais ! Je ne vais pas le nier, cette nana m'obsède comme un dingue. Nerveusement, je tapote sur le volant de la voiture que m'a prêté mon pote Noah, puisque la mienne est aux abonnés absents pour le moment. Mais ça, c'est une autre histoire. Lorsque j'aperçois enfin sa silhouette apparaître brusquement dans l'embrasure de la porte, mon cœur fait un arrêt de quelques secondes avant de repartir au galop, faisant tambouriner mon torse de manière brutale. Je dois forcer mes yeux à stopper leur contemplation, mais c'est impossible, ils continuent de scruter son corps comme aimantés par ces jolies formes qu'ils distinguent sous cette putain de robe noire qui la rend plus bandante que d'habitude. Une moue malicieuse sur les lèvres, elle balaie des yeux les alentours en me cherchant. Je m'extrait alors de la voiture pour la rejoindre d'un pas alerte. Les mains moites, la gorge sèche, je me demande quelle attitude adopter face à elle. Dois-je l'embrasser sur la joue, lui lancer un simple "salut" ? Depuis quand je me pose toutes ces questions débiles ? D'habitude, tout se déroule selon un plan bien ficelé. Un Mac Do, une séance de cinéma suivit, très souvent, par une séance de baise dans les chiottes et l'affaire est réglée. Mais ce soir, j'ai le trac, je ne sais pas comment m'y prendre avec elle. Son regard me suit alors que je franchis les derniers pas qui m'amènent à elle. Sa moue taquine se transforme en un sourire timide tandis que je me matérialise devant elle.
— Salut ! lance-t-elle, les joues légèrement colorées.
— Salut ! je réponds comme un idiot, les mains le long du corps. Tu vas bien ?
Et si je m'éclatais la tronche contre le mur ? Putain, je me suis jamais senti aussi ringard de toute ma vie. Je passe ma main dans mes cheveux pour essayer de me trouver une activité parce que là, je suis à court d'idées.
— C'est ta voiture ?
Je me retourne vers la superbe Audi RS5 grise de mon pote, un peu gêné de lui avouer que cette voiture ne m'appartient pas. Si mon père n'était pas venu me pourrir la vie encore une fois, ce serait avec ma caisse que je sortirai Cassandre ce soir.
— Euh...non ! C'est celle d'un pote !
Décidément, tu te vends super bien, pauvre naze ! Elle va te prendre pour un moins-que-rien qui n'a même pas de bagnole, s'esclaffe ma putain de conscience en se marrant comme une conne.
— Je n'ai pas le permis mais je compte bien le passer un jour, avoue-t-elle franchement.
Je hoche la tête en souriant d'un air débile. Au moins, j'ai un atout sur elle, mais rien n'est jouer. Je suis sûr qu'elle est hyper cultivée. Il n'y a qu'à l'entendre s'exprimer pour constater qu'elle surpasse intellectuellement toutes ces blondasses que je me tape parfois. Et voilà que maintenant, je stresse à l'idée qu'elle me prend pour un illettré, chose que je ne suis pas d'ailleurs. J'ai juste la flemme d'aller en cours et de rendre les travaux demandés, ce qui me vaut quelques sales notes qui ne subliment pas mes semestres.
— Tu as mis une chemise ! s'exclame-t-elle d'un air espiègle. Elle te va très bien.
Je baisse les yeux vers cette chemise noire que je garde pour les grandes occasions : Noël ou mon anniversaire. Je passe de nouveau fébrilement ma main dans mes cheveux, angoissé qu'elle s'imagine que je me la joue beau gosse.
Putain ! Mais pourquoi je me sens à ce point débile ?
Allez ! Bouge-toi le cul mec ! Montre-lui que tu en as dans le froc et que tu n'es pas cet abruti dont tu lui offres une image peu reluisante depuis cinq minutes. Je redresse les épaules dans un geste plein de virilité et de confiance en moi.
VOUS LISEZ
l'emprise des sens
RomanceLorsque son petit boulot de serveuse ne lui suffit plus à payer ses frais de scolarité, Cassandre, jeune étudiante en droit de vingt-et-un ans, se voit proposer une solution qui pourrait effacer tous ses soucis, devenir escort girl. Bien que complè...