Orbite de la Nouvelle Arkonna, système de Solaris
Priyanca Varma nous invita à passer en revue une bonne partie de son armada. Ayant une réunion, elle nous abandonna bien vite, et Ren profita de l'opportunité pour se changer en humain. Un humain à la peau beaucoup plus claire que ses configurations habituelles, et sur lequel ne subsistait plus aucune trace ældienne : il ressemblait seulement à un beau jeune homme aux cheveux très blonds et à la peau caramel.
— Tu ne devrais pas faire ça, lui soufflai-je en jetant des regards inquiets autour de moi.
— Au contraire, me rassura-t-il en prenant ma main. On attirera moins l'attention, et on pourra contrôler les ressources tactiques de l'Holos de manière plus discrète.
Je me rangeai à son argument. Nous continuâmes nos explorations, quittant le grand tarmac principal pour explorer ce que Priyanca Varma avait caché dans les étages inférieurs de la plateforme, à l'abri.
Il y avait de quoi conquérir la galaxie à nouveau. Gros porteurs, navires moyens, petits astronefs rapides... Tous étaient équipés de collisionneurs, et un grand nombre, je le notais, d'émetteurs à faisceau gravitationnel.
— Ils ont réussi à miniaturiser le système, murmurai-je à Ren en pointant le canon octogonal d'un collisionneur CERG embarqué. Sur un astronef !
J'interpellai un mécano, occupé à huiler les moteurs. Après avoir discutaillé un peu des détails techniques de la machine qu'il astiquait – une superbe bête – je lui demandai de me prêter son utilitaire de traitement des informations sous prétexte de régler le mien. La date qu'il afficha me fit dresser les cheveux sur la tête : nous avions quitté la Voie il y a huit ans solariens. Voilà ce que nous avait coûté nos errances... Alors que dans ma tête, et sur le calendrier que j'utilisais à bord de l'Elbereth, il ne s'était écoulé que quelques mois.
Merde.
J'échangeai un regard rapide et silencieux avec mon compagnon, puis nous quittâmes la zone.
Mon attention fut soudain attirée par le fuselage familier d'un vaisseau, en assez mauvais état. Stupéfaite, je donnai un petit coup de coude à Ren.
— Regarde cet astronef ! lui intimai-je en pointant la machine en question. Ça ne te rappelle rien ?
— Le croiseur de ton ex-mâle, observa Ren judicieusement en hochant la tête d'un air entendu.
— Mon ex-mâle... c'est beaucoup dire, non ?
— Tu t'es accouplée avec lui, insista Ren, impitoyable. C'est donc ton ex-mâle.
— Ok, si tu veux, soufflai-je.
C'était bien l'astronef de Levi Fenrig. On pouvait apercevoir de nombreuses traces d'impact dessus. Mon premier élan fut celui de la peur : si son vaisseau se trouvait là, où était son pilote ?
Heureusement, nous dénichâmes ce dernier dans le mess des officiers, où Varma nous avait instruit de nous rendre pour manger. J'étais heureuse de le voir. Ren vint lui serrer la main – il le faisait automatiquement, depuis Louis Wu – que Levi prit chaleureusement.
— Enchanté, se présenta-t-il. Commandant Levi Fenrig, corps des chasseurs de l'alliance indépendante de Padma.
Ren garda un silence prudent, affichant un demi-sourire mystérieux. Un peu curieux, Levi profita que Ren regarde ailleurs pour me jeter un regard interrogatif, mais qui me parut particulièrement content.
— Je suis l'époux de Rika, se présenta Ren, à qui le petit coup d'œil de Levi n'avait pas échappé.
Il avait omis de donner son nom, mais pas cette information capitale.
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LA CHAIR ET LE MÉTAL (Ne me mords pas)
Ciencia FicciónLa proie : "On l'appelle Obscur, incarnation vivante des ténèbres. Un cœur plus noir que la nuit elle-même. Cœur ? Ce monstre n'en a pas." Le chasseur : "Je l'appelle Faël, celle à la blanche chevelure. La proie la plus appétissante que je n'ai eu s...