Chapitre 4

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16h37, l'autocar allait partir quand Louise fit signe au chauffeur de l'attendre.

- Un peu plus et tu rentrais à pieds !

Louise présenta ses excuses et alla s'asseoir. À cette heure-ci, l'autocar était à moitié rempli. Il fallait dire que Humbertfield ne comptait que peu d'enfants qui allaient dans l'une des écoles de la grande ville. Ce n'était que des collégiens et certains élèves d'école primaire. L'autocar pouvait, ainsi, difficilement être rempli. La journée, il permettait à des habitants de la grande ville de se déplacer, profitant de la tournée du chauffeur qui reliait tous les lieux importants. Le soir venu, enfin à partir de 15h, les habitants de la grande ville laissaient la place aux enfants d'Humbertfield.

Seule, Louise repensa à la journée et au message que contenait l'enveloppe. Il n'y avait pas de doute : elle était bien la destinataire du message. Mais pourquoi être si évasif ? Louise n'avait aucune idée de ce qu'il fallait chercher.

- Si au moins il y a quelque chose à chercher, pensa-t-elle.

Juliette et Louise n'avaient pas pu trouver d'autres indices. Il fallait attendre leur professeur de français, mais rien ne laissait croire qu'il pourrait donner la clef de cette énigme. Après tout, de nombreuses personnes auraient pu aller à la bibliothèque, glisser l'enveloppe dans le roman et partir sans même attirer l'attention : il ne serait pas surprenant de seulement feuilleter un livre dans une bibliothèque...

Le chauffeur sortit Louise de ses pensées quand il annonça :

- Les jeunes, aujourd'hui l'arrêt de l'école ne sera pas desservi. Je dois aller directement au dépôt pour la révision du bus. Je vous dépose tous à la boulangerie. Rassurez-vous, ce n'est que pour aujourd'hui !

Les petits passagers eurent simultanément un soupir d'agacement. L'arrêt de l'école était situé sur la place du village, donc en son centre. Chaque enfant avait ainsi que quelques minutes de marche. L'arrêt de la boulangerie rallongeait la marche des élèves de 400 mètres, ce qui n'aurait pas été gênant en été, mais, ce soir-là, le froid hivernal se faisait bien ressentir.

- Bon, tant que j'y suis, je vais aller chercher le pain pour ce soir, se dit Louise en descendant de l'autocar. Maman et papa vont rentrer tard, donc ils ne pourront pas arriver avant que la boulangerie ferme.

La jeune fille apprécia la chaleur de la boulangerie. Comme d'habitude, le père Perrot avait décoré sa boutique pour Noël : des sapins miniatures ornaient les vitrines des pâtisseries, des pères Noël étaient accrochés au plafond et on pouvait même apercevoir un traîneau trôner sur le présentoir des baguettes.

- Eh bien ma petite Louise, comment vas-tu ? demanda le père Perrot de son ton jovial habituel.

- Ça va Monsieur Perrot, les cours étaient tranquilles aujourd'hui... et à la maison mes parents et ma sœur commencent à décorer pour les fêtes.

- C'est vrai que ça va venir très vite ! Et toi, tu ne les aides pas à décorer ?

- Oh vous savez... Noël n'est plus tout à fait pareil depuis l'an dernier...

- Eh oui, ça fait déjà un an que Léo est parti avec ses parents à la capitale... Je me rappelle de vous deux quand vous étiez en CM1, à faire les 400 coups dans tout le village. De vraies terreurs ! Bon, qu'est-ce que je peux te servir ?

- Une baguette bien cuite comme d'habitude, s'il vous plaît.

Le boulanger emballa la baguette et la tendit à Louise qui paya et salua la père Perrot.

Comme à son habitude, Louise lit rapidement les quelques publicités et messages imprimés sur l'emballage de la baguette.

- Ils ne risquent pas d'être en retard dans le village voisin, ils annoncent déjà l'organisation de la galette des rois...

Louise arriva enfin chez elle, le visage tout refroidi d'avoir marché plus longtemps que prévu.

- Louiiiise ! cria Sophie en allant étreindre sa sœur.

- Bonjour Sophie, comment ça a été aujourd'hui ? Louise d'un sourire chaleureux.

La petite sœur raconta sa journée dans les moindres détails et la manière dont le directeur de l'école avait voulu épater tout le monde en roulant une bûche de Noël.

- Elle était réussie ?

- Bien sûr que non, reprit Sophie, la pâte a collé sur le torchon et le directeur a fini par s'énerver ! Du coup il a tout ramené dans la cuisine.

Louise rit avec sa sœur ; elle savait que Sophie aimait partager ces petites aventures quotidiennes.

- Tu me laisses me changer et on fait nos devoirs ensemble ? Et ne mange pas le pain, c'est pour le dîner !

Sophie hocha la tête et prit uniquement l'emballage pour lire les messages qu'il portait, une habitude de famille.

- Ah mais c'est ce week-end le lancement des illuminations de Noël, dit Sophie.

Louise s'arrêta au milieu des escaliers pour passer sa tête entre la rambarde et le mur.

- Mais non Sophie, le reportage d'hier soir montrait déjà toutes les illuminations.

- Rappelle-toi : chaque année un village des alentours organise une petite fête pour célébrer le début de la période de Noël. Et cette année c'est chez nous ! Tu n'as qu'à lire l'article sur la baguette de pain.

Intriguée, Louise prit le bout de papier et lit le petit encart :

Cette année, Humbertfield a le plaisir d'organiser les premières festivités de cette fin d'année.

Le samedi 5 décembre, venez assister à l'illumination du sapin de la place du village.

Vous pourrez également profiter de l'accueil chaleureux de nos voisins qui ont gentiment accepté d'ouvrir leur porte pour partager quelques confiseries, boissons chaudes et autres gâteaux !

Espérons que ce « Humbertfield – Noël qui s'illumine »marque les esprits pour les années à venir !









Calendrier de l'avent 2020 - La quête de NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant