— Maman, plus tard je vais aller habiter en France! C'est tellement beau!
Depuis que j'étais toute jeune, j'avais toujours rêvé de vivre dans une autre province du Canada ou même jusqu'à changer de pays. J'avais une immense curiosité pour les nouvelles cultures et le monde qui m'entourait.
— Es-tu certaine, Kayla? C'est quand même loin la France, me répondit-elle.
— Ben, j'imagine, je veux tout de même aller visiter avant de décider, mais j'aime vraiment ce pays.
J'avais répondu à ma mère en ayant un sourire jusqu'aux oreilles. Je pensais à la vie que je pourrais avoir là-bas : je me voyais bien prendre mon petit déjeuner dans une boulangerie au coin de la rue. Argg, ça serait si génial de partir d'ici! J'adorais vraiment la France, mais je n'y avais pourtant jamais mis les pieds. Ce pays avait une place spéciale dans mon cœur.
En grandissant, mon rêve ne changea pas, je voulais toujours partir à la fin de mes études. Lorsque j'avais 15 ans, j'avais même eu la chance de rencontrer une jeune fille de mon âge sur les réseaux sociaux, et sans surprise elle m'avait dit qu'elle venait de la France! J'étais tellement contente de lui parler et de pouvoir en apprendre plus sur son pays. Pour moi, l'Europe c'était merveilleux et j'idéalisais beaucoup ce continent. Je ne connaissais pas beaucoup la culture, mais ce coin du monde restait mon préféré pour le moment.
Pendant plusieurs mois, nous avions fait des appels vidéo où l'on pouvait discuter pendant des heures et des heures. Cette amitié m'avait donné encore plus le goût de partir en France et par le fait même de la rencontrer en personne. Cependant, nous avions perdu contact, lorsque j'étais partie pour un programme d'échange étudiant avec mon école.
J'étais partie au Manitoba, dans un petit village, en famille d'accueil pour améliorer mon anglais pendant trois mois. J'allais en cours dans l'école dans laquelle j'avais été jumelée. La jeune fille qui effectuait le même programme que moi allait venir au Québec en janvier pour trois mois.
Pendant ce voyage, je m'étais rendu compte que j'adorais essayer de nouvelles choses. Mêmes si j'étais encore dans mon pays, les habitants étaient très différents comparé à ma province natale. J'avais pu remarquer qu'en vivant en campagne, la communauté était bien plus présente qu'en ville. Les concitoyens se saluaient, s'aidaient et étaient très sympathiques avec les nouveaux arrivants. Comme j'étais une citoyenne de Québec, je ne connaissais pas vraiment les valeurs des villageois, mais très vite je les avais adoptées.
J'avais trouvé cette expérience très enrichissante et fantastique. Elle m'avait également permis de voir si j'étais capable de rester loin de ma famille, puisque si je voulais aller en France, j'allais devoir m'habituer à ne pas avoir papa et maman à mes côtés. Il s'est avéré que pour moi c'était plutôt facile. J'aimais avoir ma liberté et être autonome donc je dirais même que cette aventure m'avait montré à être plus mature. Pour mes parents, c'était autre chose. Ils auraient souhaité que je les appelle plus souvent pour leur donner des nouvelles.
Quand la fin des trois mois arriva, la tristesse me submergea, car mon temps loin de mon domicile avait été vraiment génial. Je me sentais bien là-bas et je pouvais être moi-même. Lorsque j'étais avec mes parents, je ne me considérais pas totalement chez moi. C'était comme s'il manquait quelque chose, mais je ne savais pas quoi exactement.
— Maman, si l'année prochaine je décidais de faire rotary, un organisme qui propose des échanges d'un an, est-ce que tu me laisserais y aller?
J'avais posé cette question à ma mère à peine un mois après le départ de l'étudiante du Manitoba. Ma mère n'avait pas l'air certaine de vouloir me voir partir pour un an, mais quand je lui avais dit que cet échange impliquait qu'ils devraient garder trois jeunes pendant trois mois chacun, elle avait immédiatement refusé que je parte.
J'étais déçue, car j'aurais pu vivre une expérience extraordinaire. C'était pourquoi, je m'étais mise à chercher une solution pour pouvoir voyager à l'étranger et apprendre une langue sans pour autant faire d'échange. C'était à ce moment‑là que j'étais tombée sur EF (Education First). Cet organisme offrait des séjours dans près de 40 pays dans le monde. J'avouais que l'organisme n'était pas vraiment des plus abordables, mais j'étais tout excitée à l'idée de pouvoir faire un tel séjour. Juste m'imaginer, moi, dans un autre pays, en train d'apprendre une langue, wow!
— Maman? Que dirais-tu si j'avais trouvé un organisme avec lequel je pourrais partir à l'étranger apprendre une langue et que vous n'auriez pas à héberger quelqu'un? C'est un peu cher, mais je peux économiser et payer tout mon voyage. J'ai déjà effectué quelques recherches, lui annonçais‑je.
Elle ne semblait pas aussi excitée que moi, mais je voyais que cet organisme-là la dérangeait moins.
— D'accord, on peut regarder le tout ensemble, répondit-elle.
J'étais un peu surprise qu'elle accepte, mais je ne pouvais pas être plus heureuse. Très vite j'avais commencé à planifier mon voyage. Cependant, en calculant les coûts je m'étais rendu compte que c'était plus cher que ce que j'avais anticipé. C'est pourquoi, j'allais devoir attendre à la prochaine saison estivale.
J'avais si hâte de partir et de découvrir un nouvel endroit. Plus les jours avançaient, plus j'étais excitée à l'idée de partir, car j'avais finalement choisi la ville dans laquelle je voulais étudier, qui était Eastbourne en Angleterre. J'étais tellement contente, c'était la première fois que je me rendais de l'autre côté de l'océan. En plus, l'accent de l'Angleterre était si beau à entendre. Oh mon dieu!
Tous mes amis me répétaient sans cesse : « Peut-être vas-tu trouver un beau British pendant ton voyage qui sait! » Je savais qu'ils rigolaient, mais il y avait tout de même une part de vérité.
Depuis que j'étais petite, au plus profond de moi, j'avais toujours su que mon âme sœur ne viendrait pas du Québec. Il parlerait probablement une autre langue, mais on serait tout de même capable de communiquer. Je ne connaissais pas exactement pourquoi j'avais cette forte impression, mais cette personne spéciale ne se trouvait pas dans le même pays que moi. Trouver mon âme sœur n'était certainement pas ma raison principale pour voyager, ça, c'était certain!
Pour moi, c'était absurde de trouve l'amour de sa vie à 20 minutes de chez soi, quand nous sommes près de huit milliards de personnes sur la Planet. En me rendant en Angleterre, mon but n'était pas de rencontrer l'homme parfait. Bien au contraire, j'y allais pour mieux me découvrir, ouvrir mes horizons sur le monde et bien sûr perfectionner mon anglais.
Tous les couples savaient que les relations à distance ce n'était pas les plus faciles donc pourquoi se lancer là-dedans de plein gré. Je serais stupide de le faire, non? Même si ces phrases se répétaient en boucle dans ma tête, il avait tout de même une toute petite partie qui me rappelait que cette éventualité pourrait bien arriver. Après tout, on ne sait jamais quand on peut tomber en amour.
Le matin de mon départ, j'étais si nerveuse et excitée. Je ne m'attendais pas du tout à ce que ce voyage me marque littéralement pour la vie!
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Digne d'un film
RomanceLors d'un voyage pour améliorer son anglais, Kayla rencontre un jeune garçon de son âge et sans s'en attendre, ils tomberont amoureux l'un de l'autre. Le seul problème, la distance qu'y les sépare n'est pas de quelques kilomètres. « C'est maintenan...