Chapitre 1

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Je ferme les yeux et me concentre. Pour lutter contre le léger vent glaciale qui s'en va vers le nord, annonçant la fin de l'hiver et le début d'une saison nouvelle : le Printemps. Saison du renouvellement, du recommencement, saison des amours...même ceux perdu.

Je soupire, créant un petit nuage de fumée.

Je soupire de rage, de peine, de désespoir même ! D'un malheur qui me fend tel une balle de revolver. Car comme les morts de cette arme blanche, mon cœur ne guérira jamais. 

On m'a dit d'oublier, ou de ne plus y songé. On m'a dit que le temps passera et que comme les fleurs, je recommencerai ma vie, sans me penché encore et toujours sur le gouffre de malheur qui me sert de passé.

Mais c'est le deuxième printemps que je me retrouve en ce lieu, campé fermement devant ce qui reste de mon amour brusquement interrompu.

Ce qui reste de ses magnifiques cheveux blonds, toujours aussi dispersés que des épis de blés, de ses bras musclés preuve de son acharnement tous les jeudi à la salle de sports, de ses jambes fines et élancés qui la maintenait debout de son footing du matin à son lit le soir en passant par son bouleau et mon appartement.

Ce qui reste de ses lèvre qui bleuissaient avec facilité quand la température se faisait plus fraîche que d'ordinaire, où qui, pour "emmerdé la société" m'embrassaient tendrement devant le regard outré de personnes dégoûtées, ou bien seulement ses parents qui ne disaient rien mais grimaçaient.

Mais surtout : de ses yeux vert.

Ses magnifiques yeux verts comme l'herbe bien tondu, les feuilles nouvelles ou bien encore les bourgeons de magnifique fleurs. Car c'était le cas, ses yeux de la nuance de vert représentant le printemps, était les gardiens d'une magnifique fleur. Son âme, sa façon de pensée, son intelligence, sa joie de vivre...vie qui l'avait abandonnée un jour de la saison même qui rendait honneur à ses pupilles. 

Alors, je fis ce qu'on faisaient toutes les deux parfois, moi assise sur le canapé ma guitare dans la main, elle dans le grand fauteuil, s'échauffant, prête à donner de la voix.

Toutes les deux. On voulaient toutes les deux être chanteuse. Bien qu'elle chantait un plus souvent que moi et que j'instrumentalisais plus qu'elle. 

Dans ma peine, les texte coulaient à flots, comme si le courant dont ils dérivaient était ma peine.

Les paroles me brûlaient la langue, me forçant à ouvrir la bouche pour chanter.

Mes doigts picotaient me forçant à gratter les cordes de ma guitare.

Et je pensais à elle, encore et toujours, et me disait que si elle me voyait elle devait être fier. Que si elle était là, elle aurait retravailler les textes encore et encore jusqu'à ce qu'ils ne soient que perfection.

Qu'elle m'aurait accompagner de sa voix divine, aussi légère que le vent mais aussi ténue que celle d'une cantatrice, aussi juste et pur qu'une  corde accordée à la perfection.

Et j'écrivais des chansons tragiques, toutes plus les unes que les autres. 

Quand j'essayais de sortir de mon désespoir je chantais  de la pop, quand je sombrais plus encore, c'était de la pop très douce et quand, le pire de tout, je m'HABITUAIS à ma peine, je rappais.

Mes proches forçaient pour voir mes œuvres, mon travail, le résultat de toutes les heures que je passais à chanter : du lever au coucher, jusqu'à ne plus avoir de force, jusqu'à ne plus trouver les mots quand j'appelai mes parents. 

Dans un premier temps je pleurai, de l'aube au coucher, et dormais très peu tant ma peine me faisait mal. Mais j'en avait surtout, peut-être plus que n'importe quoi, marre. C'est compliquer de l'expliquer, mais...je n'en pouvais plus de pleurer sans cesse, ça m'épuisai mais je n'arrivai pas à faire autre chose et je savais que j'en avais besoin. 

Mais ça m'énervai. Parce que tu ne l'aurai pas voulu. Mais que j'arrivai pas à faire autrement. 

Parce que je ne le voulais pas non plus. Mais que j'arrivai pas à faire autrement. 

Et ce n'était pas bon, mais parfois j'acceptais ma peine, l'idée de vivre toute ma vie comme ça ne me dérangeai même pas ! Si bien, que nos proches me dirent que c'était pas normal, que je devrais m'en remettre, que je devrais aller voir un psychologue...Et ça m'avais énervé. J'avais pété un plomb. 

Si tu me vois vraiment, tu dois déjà le savoir mais j'avais sombrer dans une rage folle. 

Comment osaient t-ils ?! Comment pouvait t-ils estimé le temps que DEVAIT durer ma peine ?! Ils s'attendaient à quoi ? Que je pleure et que trois mois plus tard, ils se pointent à dîner, que je sois toute fraîche, toute pimpante, qu'ils me demandent si je suis toujours triste et que je leurs réponde sur le ton de l'évidence " Bah non, quelle question ? Ca faisait trois mois hier !" ?! J'avais coupé les ponts et m'étaient enfermés avec mes chansons, mes instruments, ma peine, mes souvenirs ainsi que mes pots de glace préférés : Haagen-Daaz.

Parce que ça me rappelait toi et ta joie de vivre. Tes petites phrases adorables telles que : "Comment peut-on manger une glace quand on est malheureux ? La glace c'EST le bonheur !" ou même "Tu sais...même si un jour tu m'aime plus et qu'on est plus ensemble, tu me promet de réaliser tes rêves, hein ?"

Ah oui. Cette phrase. Celle qui m'avait pousser à envoyer mes compo' à une maison de disque. Mais pas n'importe laquelle. Nôtre préférée : JOUP Evidence.

Et elle m'avait prise avec joie. Tu aurais été là, ils m'auraient appelés j'aurais hurler de joie et sauter dans tout les sens ou bien même chanter à m'en casser la voix du Eminem ou du Blackpink, mais tu n'étais plus de ce monde.

Alors j'avais décroché, et accepter sur un ton badin.

Mais aujourd'hui, même pendant le succès international en même pas un an de mon rap, je n'arrive pas à être fier. 

Parce que, je l'aurais été le jour où on aurai été en coulisse et que tu m'aurais embrassé et que tu m'aurais chuchoter : bravo. Mais ça n'arrivera jamais, et bien que je me sois réconcilier avec tout le monde, et bien, la fierté ne m'envahissait pas.

Je lutte contre le vent glaciale, à la lumière du soleil levant, aujourd'hui je suis là.

Devant toi mon amour. Au pieds de ta tombe. Je m'accroupi et sourit. Mais une larme coule.

Je l'essuie. Parce que c'est un symbole : je me relève. Parce que tu m'aurais baffé d'avoir autant pleuré. Autant perdu de temps alors que certains n'en ont pas autant pour faire ce qu'ils veulent de leurs vie. Et je suis maintenant entièrement d'accord avec toi.

- J'ai pris une résolution : je me relèverai mon amour. Mais fini les textes tristes. Je dénoncerais la société, celle qui nous voyait mal, car nous étions du même sexe. Car elle pense que l'on doit pleurer un certain temps, que plus c'est pas normal. Parce qu'elle veut pas comprendre  qu'on est différent. J'ai pris aussi une autre décision...je me ferais passez pour une aromantique parce que...je ne veux personne d'autre que toi. lâchais-je à mi-voix sans le vouloir

- "Notre amour était plus rouge que le rouge lui même, tes cheveux plus blonds que les épis et le vert de tes yeux...faisait pâlir le printemps" murmurais-je 

C'était les paroles de ma chanson la plus connue.

Je leva la tête, une seconde larme roula mais cette fois je souris sincèrement.

Quelque chose m'effleura et je jure avoir senti un baiser, léger et tiède se déposer sur mes lèvres, balayer ensuite par le vent.

Comme le vert du PrintempsWhere stories live. Discover now