Mythes et Légendes Lupines - T1 : les métamorphes ont peur des loups-garous [V1]

Chapitre 11 - Partie 1

Wendigowak et lycanthrope : « Certains exposent des points communs entre ces deux Magiques dont l'un est issu d'Europe et l'autre des hautes latitudes du continent Nord Américain. Selon eux, les wendigowaks et les lycanthropes sont indécelables sous forme humaine à une exception près : le fond d'œil jaune chez les loups-garous après transformation, et les iris rouges chez les wendigos après transformation. Cette dernière est souvent comparée. Les deux Magiques présentent des transformations mi-homme, mi-animal, dont l'apparence est monstrueuse. De rares textes, souvent modernes, affirment qu'il est possible de devenir un wendigo via une morsure, à l'instar des lycanthropes. Mais aucun texte oral, plus ancien, n'en a jamais fait mention. »

***

Il n'avait pas vraiment la tête à travailler. Il faisait tourner, entre ses doigts, un petit morceau de cuivre, les yeux rivés sur son maître de stage. Pour son plus grand bonheur, Dante avait abandonné ses horribles lunettes sales. Léo avait tout loisir à le dévorer des yeux, jusqu'à éroder sa rétine s'il le fallait. Il ne s'était pas vraiment imaginé un accueil comme il avait eu en arrivant. Mais le contraire l'aurait tout autant étonné. Dante n'était pas démonstratif. En fait, il était même très réservé, avare en signe affectif et en mot tendre.

Pour Léo, ils étaient en couple. C'était une évidence à ses yeux et à ceux de son loup. Conclure si brillamment n'était pas du vent. Pourtant, l'apothicaire n'avait en rien changé ses habitudes. Si ce n'est ses lunettes. Il avait même esquivé son bisou de bienvenu et son salut lupin. Si Léo ne le connaissait pas depuis presque un mois, il en aurait été vexé. Il avait, à la place, était content de sentir encore son marqueur olfactif dans la maison. Dante l'avait effacé en se douchant, et Léo s'était juré de ne pas quitter cet endroit sans y remédier.

Il cessa sa distraction, faisant teinter le cuivre contre la table basse, sans que cela ne fasse ciller le maître des lieux. Il se leva, et résolu, vint s'asseoir à la droite de Dante, le nez toujours dans ses gélules à assembler.

— Dante.

— Que veux-tu ? Tu n'as pas fini ce que je t'ai demandé de faire.

— Non.

Ce non, posé, avec autant de fermeté que de respect, eu le mérite de tirer le docteur de ses poudres aux odeurs bizarres.

— Si c'est encore pour m'ennuyer avec tes demandes de lycéenne amoureuse, tu peux...

— Eh ! Je ne suis pas une lycéenne !

Parce qu'amoureux, il l'était.

Dante leva un sourcil et commença à détourner son attention de Léo, qui reprit aussi vite :

— Tu te souviens du loup qui est venu t'agresser dans l'auberge ?

Dante se figea et son regard se fit plus dur, plus cinglant. Il le reposa sur Léo, méfiant.

— Celui avec lequel tu t'es battu. Et ?

— De Roy ? Tu t'en souviens aussi ? L'humain qui t'a pris pour un Fae.

Dante avait de l'âge, bien plus qu'il n'y paraissait, mais il n'était pas encore sénile.

— Viens-en aux faits.

— C'est une affaire de meute mais...

— Les faits, Léo.

Le dénommé se laissa rabrouer. Il aurait répondu à n'importe qui d'autre, sauf peut-être à son Alpha, mais il laissa Dante prendre le pas. Son loup concédait à lui laisser du lest, comme il aurait laissé un autre loup, sa moitié, le dominer parce qu'il en avait envie.