Noce d'Argent

Partie 1 : Chapitre 5

Chapitre 5 : Collaboration inattendue. 

Est-ce que quelqu'un aurait l'amabilité d'expliquer à Akaashi, pourquoi il se retrouvait encore dans la même pièce que son ex ? Non, parce que sérieusement, il se le demandait. Deux fois, en une journée... Il battait tous les records. Ses oreilles bourdonnaient déjà des remontrances interminables que sa meilleure amie allait lui balancer au visage, quand elle aurait été tenu au courant. Elle avait beau ne pas être là, Akaashi imaginait toujours ce qu'elle pourrait dire ou faire, chaque fois qu'il se retrouvait dans des situations délicates. Et pour Keiji, là, c'était le cas. Au milieu de la sélection japonaise de volley – qui normalement devait être faite dans trois semaines – il avait un peu l'impression d'être dans un sacré pétrin. Ceci dit, la lubie qui lui fit entendre la voix d'Emi entrain de ralocher, le prenait dans n'importe quel contexte et pour toutes personnes faisant partie de son cercle intime. Par exemple, si Akaashi partait s'acheter de nouveaux vêtements, il pensait ce pourrait être l'avis de sa mère, ou de la pompier à propos de tel ou tel article qui lui plaisait. Quand il était avec Bokuto, il choisissait tout en fonction de ses réactions, qu'il arrivait toujours à anticiper. Alors quand il avait passé les grandes portes vitrées du Gymnasium Palace, se retrouvant piégé dans une salle pleine de sportifs sortis de l'entraînement, dont l'un d'entre eux était l'homme qui lui avait brisé le coeur, l'image d'une Emi choquée, prête à lui assaillir ses belles paroles, lui était directement venue en tête.

Heureusement cette fois, Akaashi avait au moins un soutien émotionnel, Iwaizumi. Quoiqu'il ne l'aidrait sûrement pas du tout et, qu'en plus de cela, il était responsable de sa venue ici, Hajime devint par défaut le pilier auquel le brun se raccrochait. Toutefois, la scapinerie de son ami passait moyennement dans la gorge du rédacteur, car durant le trajet Iwa s'était bien gardé de répondre à ses questions. Plus ce dernier roulait, plus l'ancien passeur reconnaissait le chemin... Et question après question, la voix de Keiji se troublait d'une légère crainte, qui s'était vérifiée quand il était descendu de la voiture.

— Excuse, mais si je t'avais donné l'adresse, tu n'aurais pas voulu monter ou tu m'aurais demandé de faire demi-tour, fit Hajime sans vraiment avoir l'air désolé, après avoir fermé sa voiture à clef, en s'avançant vers l'entrée du gymnase.

— La mesquinerie de ton copain déteint sur toi, avait raillé le brun, toujours Shiki dans les bras, souhaitant piqué son pote pour sa traîtrise.

Puis, il était rentré et avait posé son chien au sol, lui ordonnant d'être sage. Mais à peine eurent-ils marché trois pas, que le yuski avait aperçu son ancien maître. Retrouvant son naturel tout fou comme par magie, il avait couru tout de suite dans les bras de Bokuto. Maintenant Shiki était posé aux pieds du gris et Akaashi sur une chaise aux côtés de son ami en carton. Donc autant dire qu'il était seul face à toute l'équipe nippone de volley, l'entraîneur et son patron.

L'assemblée était réunie dans une salle, ressemblant à peu de choses près, à celles des réunions hebdomadaires de Keiji. Ils étaient tous assis – plus ou moins correctement – autour des tables disposées en carré, concentrés à bavarder, fatigués de leur entraînement. La différence flagrante était l'intérieur de la salle, qui n'était autre que le lieu de réception d'après-match. Une odeur de vieux plastique flottait dans l'air, sûrement dû aux chaises en faux cuire. Au fond habitait un réfrigérateur, customisé aux couleurd du club auquel il appartenait, et avant de s'asseoir, le brun avait même vu Kageyama récupérer sa brique de lait. Sur le coup, Akaashi avait été un peu perplexe de le voir ouvrir le frigo comme si de rien n'était. Était-il invité à un goûter ? Ou une réunion d'anciens rivaux ? Cet acte, complètement naturel pour l'ex passeur de Karasuno, l'avait véritablement dérouté.