Louise passa le reste de la soirée à essayer de comprendre ce que le boulanger avait dit. Ce qui était certain, c'est que la jeune fille avait raison : quelque chose se passait pour Alice et le père Perrot était au courant. Il ne restait maintenant qu'à trouver un moyen de savoir ce que cachait Alice.
- Je t'avais dit de ne pas continuer sur cette voie, dit le père de Louise en la disputant. Tu ne peux pas comme ça aller voir les gens et poser des questions sur des personnes que tu ne connais, sous prétexte que tu penses qu'il y a quelque chose de bizarre !
- Au moins on sait qu'Alice est dans une mauvaise situation et on peut faire quelque chose pour l'aider !
- Et comment ? demanda la maman. En allant sonner chez elle en disant : « désolé de vous déranger, nous nous sommes vus qu'une seule fois, mais parce que le boulanger de Humbertfield a été très bizarre en parlant de vous, on pense que vous avez besoin d'aide » ?
Louise ne préféra pas argumenter et monta dans sa chambre. Du haut des escaliers, on entendit seulement qu'ils pouvaient faire quelque chose, mais que ce n'est jamais comme il faut et qu'au moins maintenant ils connaissaient la vérité.
L'ambiance à la maison était très étrange. Si elle n'était pas pesante, l'on sentait que les esprits s'étaient quelque peu échauffés. Rancunière, Louise ne montra aucun signe d'apaisement le lendemain matin. Alors que chaque samedi matin la famille passait du temps à jouer et préparer ensemble le repas, la jeune fille préféra rester dans sa chambre.
- Tu ne veux pas descendre ? Ce n'est pas pareil sans toi, dit Sophie.
- Je ne préfère pas... je vais faire mes devoirs comme ça je serai tranquille.
- C'est finalement si important que ça tout ce qu'il se passe avec Alice ?
Louise haussa les épaules et demanda à ce que l'on l'a laissât seule. La jeune fille ne comprenait vraiment pas ce qu'il y avait à attendre. Elle qui commençait à connaître un peu le boulanger, elle savait que ce n'était vraiment pas normal pour lui de prendre un air aussi grave au moment de parler d'Alice.
- Comment peut-on ne rien faire alors que l'on sait que quelque chose va mal ? pensa la jeune fille. Le manteau, le fait qu'elle n'avait pas ce qu'il fallait pour s'occuper de son fils, le pain offert par le boulanger... Et si Alice n'avait pas suffisamment pour vivre avec son fils ? Cela expliquerait qu'elle ne voulait pas discuter avec les autres pendant la fête et qu'elle est restée aussi près de la cheminée.
Toutefois, la question était la même : comment convaincre ses parents d'agir, ou en tout cas d'essayer de comprendre ce qu'il se passe ? La veille, elle s'était fait disputer pour avoir voulu en savoir plus.
- Et si je ne m'adressais pas aux bonnes personnes ? Le boulanger ne veut rien me dire et mes parents veulent être trop prudents. Mais à qui demander ?
La mère de Louise la sortit de ses réflexions quand elle lui demanda si la jeune fille souhaitait l'accompagner au marché.
- Je sais que tu n'es pas contente pour hier soir. Mais comprends-nous : ton père et moi ne pouvons pas nous mêler comme cela de la vie de quelqu'un. Ce n'est pas comme cela que ça fonctionne.
- Du coup on ne fait rien ? On sait qu'il y a quelque chose, mais on ne fait rien ?
- Malheureusement ce n'est pas à nous de le faire.
Louise se résigna, visiblement personne ne voulait prendre de risque alors qu'une mère et son bébé ne vivaient pas aussi normalement que l'on pouvait le croire.
VOUS LISEZ
Calendrier de l'avent 2020 - La quête de Noël
Aktuelle LiteraturNoël, quelle belle période pour la plupart, mais pas pour Louise... Vous êtes accro aux histoires de Noël ? Celle-ci, plus originale que l'histoire de Lucy qui rencontre Matthew à la gare et l'invite au réveillon, devrait vous plaire ! Du 1er au 24...