Épisode 1

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Hélène se réveilla avec la nausée. Elle s'était endormie d'un sommeil de plomb mais le bateau tanguait beaucoup trop. C'était trop pour son estomac dès le réveil. Un grand bol d'air frais. Voilà ce dont elle avait besoin. Elle grimpa les quelques marches de bois et se retrouva sur le pont. En face d'elle, Raphaël guidait tranquillement son voilier. Il n'était pas perturbé le moins du monde par la houle. Son visage s'éclaira d'un sourire quand il la vit arriver près de lui.

« Tu as bien dormi ? »

« Dormir oui. C'est le réveil le problème. Ça tangue trop. Puis surtout tu n'étais pas là. »

À ces mots elle lui vola un baiser. Raphaël la rattrapa avant qu'elle chavire au passage d'une grosse vague et en profita pour l'embrasser plus tendrement encore.

« Tu devrais remettre tes mains sur la barre... Je voudrais arriver sur la terre ferme le plus vite possible. »

« Mes mains sont très bien là où elles sont », répondît-il en les faisant doucement glisser de la taille aux hanches d'Hélène, qui le dévorait des yeux. Elle avait tellement rêvé de ces moments là...

Une nouvelle vague fit bouger le bateau brusquement et Raphaël n'eut d'autre choix que d'en reprendre les commandes.

Le temps était brumeux. Un voile étrange rendait l'atmosphère cotonneux. Mais Hélène se sentait vraiment bien. Elle ne voulait jamais que cet instant s'arrête.

Ils avaient tellement souffert. Ils méritaient d'être heureux. Tout envoyer balader n'avait pas été possible. Mais ils s'étaient accordés une croisière privée d'un mois avant de devoir à nouveau affronter leurs problèmes. Les enfants d'Hélène pensaient qu'elle était en formation au fin fond du Larzac. Delgado les pensait en vacances chacun de leur côté. Personne ne les imaginait ensemble même si tout l'IML et toute la 3e DPJ avaient fait des paris sur eux.

Hélène revint se poster tout près de Raphaël, comme lorsqu'ils rentraient de Bretagne un an arrière. Elle avait l'air triste.

« Tu ne veux pas rentrer ? »

« Non... »

« Pourquoi ? »

« J'ai peur de te perdre là-bas. Que je cligne des yeux et que tu ne sois plus là. »

« Je serai toujours là. »

Elle vint s'asseoir sur ses genoux et se réfugier au creux de son cou.

« Je t'aime tellement... »

...

« Hélène ? Hélène ? Hélène réveille-toi. »

...

« Jérôme ? »

Balthazar - Après toi le brouillard Où les histoires vivent. Découvrez maintenant