Une armistice.. une armistice a été signée aujourd'hui. C'est le Maréchal Pétain qui a prit il y a quelques temps le pouvoir, en fait, juste après la prise de Paris par les Allemands, et qui a signé cette armistice..
La France est divisée, comme à l'époque des fils de l'empereur Charlemagne.. Divisée en deux.
Au sud, la zone dite "libre" dirigée par le Maréchal..
Au nord, englobant Paris et s'étendant jusqu'à un morceau de l'Aquitaine donnant sur les Pyrénées, s'étend la zone "occupée". Où nous sommes condamnés à vivre. Sous le commandement des Nazis.
À quoi pensait donc le Maréchal ? Pourquoi le "Héros de Verdun" n'a pu faire mieux ?
Je crois que j'ai compris tout à l'heure.
C'était le milieu de l'après-midi et les occupants étaient allés s'entasser dans une grande demeure à l'est de la ville dont ils ont prestement chassé les habitants.
Je venais à l'épicerie quand j'entendis:
— Bonjour Monsieur, je voudrais deux sachets de farine.. Vous avez entendu que l'exode est terminé ?
J'avais entendu dire que les bombardements de l'aviation allemande sur le sol français avaient entraîné la fuite de certains habitants.. Mais de là à parler d'exode ?!
Avant même que l'employé ne réponde, je demandai:
— De quel exode parlez-vous ?
— N'habitez-vous pas ici à Lille ? Me répondit la vieille dame.
— Certes, répondis-je, mais cet exode n'était-il pas qu'ici à Lille ?
— Non ! Me répondit-elle plus doucement. Depuis deux mois, les populations belges, néerlandaises, luxembourgeoises et françaises fuient depuis que l'armée allemande a envahi la Belgique, les Pays-Bas et le territoire français pendant la bataille de France, après la percée de Sedan. On parle de millions de civils en exode.
— À ce point ? Demandai-je.
—Oui.. Rien qu'ici, à Lille, nous ne sommes plus que vingt mille habitants.
Je restai muet d'étonnement.
La ville de Lille était grande et comprenait habituellement plus de deux cent mille habitants. Cela me fit un choc.
—Et vous dîtes qu'il est terminé ?
—Oui.. les populations sont sommées de s'arrêter là où elles sont depuis l'armistice signée ce matin.
Je ressortis de l'épicerie sombre. Peut-être aurions-nous dû partir auparavant ?
Nous ne vivons pas en plein centre ville et pas sur la route principale, ce qui expliquait que l'importance de ce phénomène d'exode nous ait échappé mais à présent.. Je me pose des questions.
Qu'allons-nous devenir ? Comment nous protéger ? Que devons-nous faire ?
Ce qui est certain ce que nous ne pouvons plus guère fuir maintenant..
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Mémoires d'un résistant
Historical Fiction"Dire que je n'ai pas peur est un mensonge.. Je tremble presque.. J'aurai tellement aimé la revoir.. Mais ça y est, l'heure a sonné. J'entends le pas de leurs bottes.. Allons! Pour la France et la Liberté!" Voici les mémoires de Christian Fauvier, r...
