Chapitre 6 : Proposition surprenante.
Keiji avança droit devant lui, et sortit juste sous le préau du gymnase. L'abri couvrait une surface raisonnable pour environ une dizaine de personnes et puis, au moins, les grandes portes vitrées le séparaient de l'individu, tout de même, assez culotté qui lui avait posé cette question. Akaashi n'avait même pas pris la peine de reporter son attention sur lui, esquivant intentionnellement ces propos, ignorant même la proposition. Merci Oikawa ! C'était grâce à lui s'il avait pu être aussi froid envers son ex. "Le pire des mépris est le silence, je te jure, ça rend fou Iwa-chan !" Répétait-il, d'un sourire mesquin.
Il était vrai, qu'avant que celui-ci ne parte sous les rayons de soleil brésilien, Keiji et lui étaient presque inséparables. Pourtant, Iwaizumi et Akaashi étaient devenus amis avant que l'ancien élève de Fukurodani n'ait réellement connaissance du grand roi. Et cela n'empêcha aucunement leur amitié de prendre jour. Lors d'un rendez-vous purement journalistique entre Hajime et Keiji, l'ancien passeur de Seijo fut présent. Il découvrit la personnalité taciturne du brun et en fut charmé de suite. Quelques rendez-vous plus tard – et invitations à d'innombrables repas chez lui et Iwa –, Akaashi était définitivement entré dans son cercle d'amis. A tel point que tous les deux avaient même un petit rendez-vous hebdomadaire à la brasserie du jumeau Miya. Alors, assis à la table au fond de la salle, la ronde proche des étagères remplies de livres, Tooru débitait des mots à la seconde, sans même reprendre son souffle un court instant. Il parlait, parlait, parlait, à n'en plus finir, mais Akaashi adorait écouter ses récits. Oikawa était capable de sublimer de la boue, rien qu'avec ses propres mots et sa conviction de fer. Des fois, il s'extasiait pour le café qu'il lui était servi, mais en réalité l'allégorie était pour la beauté silencieuse du serveur, Osamu. Bien qu'Iwaizumi était dans son cœur, voire carrément dans chaque neurone de son cerveau, ou peut-être dans la moindre cellule de son corps, ses pupilles ne rataient jamais une occasion de reluquer certains hommes en l'absence de son bien aimé. Parce que de toute façon : "Quand mon Iwa-chan est là, il n'y a pas plus beau que lui, cela va sans dire." Tooru lui vouait un amour inconditionnel, si bien que même lorsqu'il prononçait le surnom de Hajime, le rédacteur tombait presque amoureux de leur couple. Oikawa était sa bouffée d'entrain, un brin têtu et puérile, l'ancien passeur de Seijo lui apprit à exprimer ce qu'il ressentait. Mais surtout, de ne pas en avoir honte. Pour Akaashi, Oikawa était capable de créer la pluie et le beau temps. Dans les moments durs, lorsque certaines fois il poussait Iwaizumi trop loin, au point que l'ancien champion ne supportait plus de rester à un misérable mètre de lui, et ce pendant une semaine, il pleuvait autant dans la vraie vie que dans le cœur de Oikawa. Pour ce qui était des moments de bonheur, le grand roi rayonnait tellement que même les astres en étaient jaloux. De le retrouver dans une semaine ferait le plus grand bien au rédacteur, il en avait la certitude.
Sous le porche du gymnase, l'air fit grelotter légèrement Akaashi. Sur lui, il n'avait ni capuche ni parapluie ; il aurait vraiment préféré être ramené en voiture. Mais tant pis, après tout quelques gouttes de pluies n'allait pas le tuer. Alors qu'il posa un pied en direction du retour, ayant attrapé son courage à deux mains pour affronter cette pluie battante, la voix de Bokuto le stoppa une nouvelle fois.
— Attend ! Ne sois pas si borné ! Lui dit-il, se plantant devant lui.
« Alors là, c'est l'hôpital qui se fout de la charité ! » S'enquit intérieurement Keiji, ses pupilles métalliques en train d'essayer de lui glacer le sang.
— Laisse-moi te raccompagner, pour me faire pardonner de tout à l'heure... C'est le moins que je puisse faire...
— Tu vois, là, tout de suite, je suis prêt à ce que mes jambes me portent jusqu'à chez moi, plutôt que de monter dans ta caisse !
VOUS LISEZ
Noce d'Argent
FanfictionQuand Akaashi est appelé pour remplacer un collègue malade, il ne se doutait pas que cette interview gacherait tout ses efforts, pour l'oublier... C'était terminé entre eux. Mais il semblerait que le coeur de l'ancien passeur emprunte à nouveau un...