Chapitre 12 : Les vendeurs de biscuits

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    Dylan maintenait une allure plutôt rapide, si bien que Jenelle manqua que tomber plusieurs fois. Elle trébuchait mais la poigne puissante du garçon autour de son bras la ramenait facilement sur ses pieds. Il n'avait pas dit un mot, à croire que dès le départ il ne voulait pas se mêler de quoi que ce soit. Ils passèrent alors devant la porte de la chambre qu'on avait attribuée à son compagnon de route. Elle était ouverte. Aucun mouvement à l'intérieur ne laissait présager que le garçon était encore là. Jenelle tenta de ralentir pour voir davantage ce qu'il y avait dedans mais déjà, ils dépassèrent la pièce.

-  Qu'est-ce que vous avez fait d'Elliott ? Demanda-t-elle alors. Où est-ce qu'il est là ?

   Elle baissa son allure si bien que Dylan se vit contraint de littéralement la tirer pour qu'elle avance. Il semblait si concentré sur le bout du couloir qu'elle se demanda même si il l'avait remarqué.

-  Vous en avez fait quoi ? Réitéra-t-elle.

-  Arrête de parler autant. Reprocha-t-il d'un ton sérieux.

   Il ne lui adressa aucun regard. La jeune femme se renfrogna. Elle essaya de dégager son bras de sa main dans une tentative aussi inefficace que douloureuse. Le châtain ne broncha pas.

-  Dylan. Appela-t-elle plus calmement. Fais-moi sortir de là. Peu importe ce qu'ont prévus les autres, je sais que tu ne veux pas faire comme eux.

   Le jeune homme soupira, imperturbable. Ils arrivèrent devant la porte de la chambre de Jenelle que Dylan ouvrit sans attendre. Une fois fait, il attira la jeune femme et la jeta dans la pièce. La châtain tituba, se retournant vers l'un des hôtes en massant son bras endolorit.

-  Tu parles trop. Fit-il en fronçant les sourcils. Tu vas t'attirer encore plus d'ennuis que tu n'en as déjà.

-  Dylan.

   La jeune femme fit quelques pas en direction du châtain qui restait soigneusement sur le pas de la porte. Une once de détresse dansait dans le regard de Jenelle.

-  Je ne sais pas ce que vous voulez, mais je n'ai rien à avoir là-dedans. S'il te plaît, laisses moi partir.

   Dylan la regarda un instant de ses yeux marrons. Il resta neutre, sans bouger d'un poil, se contentant de l'observer.

-  Je vois que tu commences à comprendre.

   Jenelle fronça à son tour les sourcils d'incompréhension. Son bras lui faisait vraiment mal. Elle vit le regard de Dylan descendre sur son pendentif.

-  Hunter avait dit que tu essaierais de faire ça.

-  Faire quoi ?

   Les prunelles du châtain s'encrèrent à nouveau dans ceux de la jeune femme. Un frisson lui parcourut le dos alors qu'il attrapait la poignée de la porte.

-  Mentir.

   La porte se referma sur lui en un claquement. Jenelle resta bouche-bée, assimilant les paroles plus qu'étonnantes du jeune homme. Quand soudain, une espèce de cloche retentit. La châtain braqua soudain son regard sur les fenêtres dans son dos. On aurait dit une sonnette. La porte de sa chambre s'ouvrit presque aussitôt, laissant entrer Dylan qui se dirigea à pas rapide vers les fenêtres. Il devait être en train de verrouiller la porte lorsque avait résonné le son. Elle l'observa remonter l'un des rideaux de ses doigts, jetant un coup d'œil songeur à l'extérieur.

-  Dylan ! Appela-t-on depuis l'étage du bas.

   Le concerné relâcha le rideau et se dirigea de nouveau vers la porte. Jenelle s'écarta de son passage, le suivant toujours des yeux. Elle esquissa un pas vers lui au moment où il se retournait vers elle.

The ManorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant