Chapitre 1

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C'est une fin d'après midi comme les autres. Simplement, il neige et il fait froid. Moi, Iris, j'ai seize ans et je rentre du lycée. J'attend avec impatience le bus qui n'arrive toujours pas. Avec la neige, il y a des embouteillages monstrueux. J'ai les pieds gelés et les mains qui deviennent bleues parce que j'ai oublié mes gants. Le bus arrive enfin, avec vingt minutes de retard. Une fois à l'intérieur, je me place près d'un radiateur. Les passagers ont tous l'airs fatigués et frigorifiés. Les arrêts passent les uns après les autres, et le mien arrive enfin.

Il me reste encore un bon bout de chemin à faire avant d'arriver chez moi. La neige me fouette le visage, mon sac de cours pèse très lourd et le vent siffle dans mes oreilles. Je m'apprête à traverser un passage piéton, quand tout d'un coup, il fait tout blanc. Je me retourne et je vois toujours du blanc. Un blanc si intense, qu'on pourrait se croire enfermé dans une boîte, mais sans voir de coins. Puis d'un coup, une lumière bleu-clair très vive et très puissante jaillit de nulle part! Elle est éblouissante et je ne peux plus rien voir! Cela dure environ quelques secondes, et puis, plus rien. Plus une trace de cette étrange lumière ni même de tout ce blanc qui m'entourais il y a quelques secondes. Rien, à part un bracelet. À mes pieds, se trouve un bracelet argenté à la forme d'un cercle. Je le ramasse, et l'enfile à mon poignet. Une fois arrivée chez moi, je monte dans ma chambre et m'installe à mon bureau pour faire mes devoirs. Je n'arrive pas à me concentrer. Je repense aux événements qui se sont produits. Cette étrange lumière aveuglante, et ce mystérieux bracelet. Je le regarde de plus près. Il est tout simple, avec aucune trace de doigts ou d'usure. On le croirait neuf. J'essaie de l'enlever. Mais! Je m'aperçois qu' il a rétréci par rapport à tout à l'heure. Je le tire, de plus en plus fort, mais en vain. Il est coincé. Impossible de le retirer. Je cours alors à la salle de bain pour essayer de le retirer avec du savon. Cela ne marche pas non plus. Je stresse. Et si plus jamais je ne pouvait le retirer? Et est-ce qu'il va se serrer encore plus? Tout plein de questions m'envahissent l'esprit.

A ce moment, je regrette de l'avoir enfilé à mon poignet, et même de l'avoir ramassé. J'essaie de me calmer. J'écoute de la musique, je lis, je surffe sur mon téléphone... J'entend une voiture qui se gare dehors. Ce sont mes parents. Ils rentrent de leur travail ensemble pour éviter à ma mère d'attendre un bus dans le froid de l'hiver. Ma mère m'appelle :

-"Iris, ma chérie. Tu es là?

-Oui maman! Dis-je avec une voie étranglée.

-Tu viens m'aider à préparer le repas?

-J'ai du travail maman désolée!

-Bien, comme tu voudras. "

Ce soir, au repas, je suis tendue. Je ne veux pas que mes parents remarquent que je suis mal à l'aise. Malheureusement pour moi, ma crédibilité n'est jamais efficace.

-"Iris, qu'est-ce qui t'arrive? Tu es toute pâle. Dit mon père.

-Oui, ton père a raison, dit-nous ce qui te tracasse. Tu t'es disputée avec tes amies? Tu es malade?

-Non c'est bon, tout va bien. C'est juste que je suis fatiguée et que je me demande comment je vais faire pour terminer mes devoirs avant demain. (Bien sûr, j'improvisais. Je ne pouvais pas leur dire la vérité.)

-Tu veux que ton père et moi t'aidions? Il ne faut pas que tu te couches trop tard.

-Non c'est pas la peine. Je m'arrangerai pour les finir en étude demain. Bon, je n'ai plus faim. Je remonte dans ma chambre, bonne nuit."

Dans ma chambre, je m'installe à mon bureau, mais cette fois-ci, avec la détermination de faire mes devoirs qui sont en réalité, seulement deux exercices de français.

Avant de m'endormir, j'aime bien lire un peu dans mon lit. La semaine dernière, j'ai commencé " Les élus du coeur " . Ce livre raconte l'histoire de cinq adolescents qui ont un coeur pur et qui ont été choisit pour garder l'équilibre d'un monde qui leur est inconnu. Je suis fatiguée, mais je ne trouve pas le sommeil facilement. Je me réveille environ toutes les heures car je pense au bracelet. Au matin, je me lève avec les cheveux en bataille et les yeux cernés. Je n'ai jamais faim quand je sort du lit. Je vais donc automatiquement me préparer pour aller en cours. Pour masquer mes cernes, je mets un peu de fond de tein, et pour me donner l'air en forme, pour ouvrir mon regard, je mets du mascara.

Mon bus n'est pas en retard cette fois. Les routes ont été dégagées de la neige. Arrivée au lycée, je rejoins mes amies. On discute de tout et n'importe quoi. Mais, je m'abstiens de leur parler de ce bracelet. La sonnerie retenti. Je commence les cours par deux heures de français. La première heure est longue. En plus, je suis fatiguée et je commence à m'endormir. Enfin, la sonnerie de la première heure se fait entendre. La prof, Mme Margarette, nous laisse une pause de cinq minutes entre les deux heures pour éviter que ce soit trop long. Pendant ce temps, on peut se dégourdir les jambes, aller boire, discuter... Moi, je fais un tour dans la classe. Une de mes amies m'appelle. Comme une idiote, au lieu de m'arrêter pour la voire, je continue de marcher en la regardant.

-"Oui, qu'est-ce qu..."

BAM !!!

Je rentre dans Baptiste.

-"Oups, désolée, excuse-moi je regardais ailleurs...

-Non, ce n'est ri...."

A ce moment, nos regards se sont croisés, et se sont tous les deux dirigés vers nos poignets. Baptiste avait lui aussi un bracelet, identique au mien ...

Les gardiens de la paixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant