Chapitre 17

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- Alors, prête pour rencontrer tous les professeurs ? demanda Juliette en voyant son amie arrivée ce matin du fameux mardi.

- Oui... enfin je pense... C'est assez impressionnant de devoir parler devant tout ce monde... Et si personne ne voulait participer ?

- Comme l'a dit la principale, ils ne sont pas là pour te juger ou te décourager. Beaucoup ont des enfants, donc ils vont peut-être plus facilement comprendre la situation d'Alice.

Les deux amies rejoignirent leur premier cours de la journée. Louise ne prête qu'une attention toute relative tant elle était stressée d'intervenir dans quelques minutes. À plusieurs reprises, Juliette la regarda d'un air rassurant : tout se passerait bien.

L'heure fatidique arriva en fin et c'est nerveusement que Louise marcha jusqu'à la salle des professeurs. Juliette resta dehors à attendre son amie. Comme convenu la veille, la principale et Madame Tuir étaient déjà dans la salle, à attendre que la jeune fille présenta ce qu'elle avait à dire.

- Bonjour à tous, excusez-moi de vous déranger pendant votre pause, commença par dire nerveusement la jeune collégienne. Je m'appelle Louise et je suis en 6ème. Je voudrais vous parler quelques instants d'un projet pour aider une personne qui habite un village près du mien.

- S'il vous plaît, faites un petit peu attention à ce que Louise a à vous dire, lança la principale pour retenir l'attention des derniers professeurs qui continuaient de parler entre eux.

Pendant cinq minutes, Louise présenta calmement la situation d'Alice et ce que la principale, Madame Tuir et elle avaient décidé la veille. La jeune fille insista bien sur le fait que personne n'était obligé à rien, mais que ce qu'il fallait retenir c'était seulement d'aider cette maman à traverser un moment difficile, comme cela pouvait arriver à tout le monde. Quelques professeurs posèrent des questions, mais globalement l'auditoire de Louise ne réagit pas davantage, conduisant la jeune fille à quitter la salle.

- Je ne crois pas que je les ai convaincus...

- Pourquoi tu dis ça ?

- Je n'ai pas senti un véritable intérêt des professeurs et d'ailleurs seulement trois ont posé des questions, mais rien de plus.

- C'est parce que tu as été claire et c'est tout, rassura Juliette.

- On verra bien. La principale va installer la malle demain matin. Je vais écrire la première lettre à envoyer à Alice.

- Tu penses que le coup de l'ange gardien va fonctionner ?

- On verra bien si elle répond.

Louise rejoignit la bibliothèque où elle put tranquillement réfléchir à ce qu'elle allait écrire. Finalement, elle prit un stylo et laissa aller sa créativité.

Chère Alice,

Nous ne nous connaissons pas, mais je sais que vous traversez actuellement une situation compliquée. Je ne veux pas vous mettre mal à l'aise ou que vous vous sentiez jugée. Je trouve simplement ce moment inacceptable et je souhaite vous aider. On ne peut pas rester ainsi avec son enfant, surtout au moment des fêtes.

Je ne peux pas vous dire maintenant qui je suis, et pourquoi je veux faire tout cela, mais sachez que je n'attends rien en retour. Je veux simplement partager cet esprit des fêtes en aidant les autres. Ce serait un plaisir de vous rencontrer très bientôt. En attendant, nous pouvons, si vous le voulez, nous écrire. Toutes mes lettres auront un timbre pour vous permettre de me répondre. Vous pourrez écrire au bureau de poste de la rue d'Augnib en laissant un « A » en haut à gauche de l'enveloppe. Les agents de la Poste sauront quoi en faire.

J'espère que vous me répondrez.

Vous n'êtes pas seule.

Votre ange gardien.

Calendrier de l'avent 2020 - La quête de NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant