Prologue

212 12 0
                                    


Je m'appelle Angelica enfin Angie Murphy, et depuis un an, je vis loin de chez moi, et encore si on peut appeler ça un "chez moi". Je devrais plutôt dire loin de la maison de ma mère et de son nouveau mari. Depuis qu'il a emménagé, cette maison n'a plus été la mienne... Je ne compte pas rentrer dans les détails, disons juste qu'il avait une façon bien particulière de m'aimer... Bref, de toute façon, depuis que mon père est mort, ma vie est devenue plus que merdique.

Ma mère a toujours été ce que je qualifierais de malade. De ce que je sais, après moi, mes parents ont essayé de faire d'autres enfants, mais sans succès. Et visiblement, après des examens poussés, les médecins leur ont dit qu'à ma naissance compliquée, césarienne, il y avait eu des dégâts sur l'utérus de ma mère et qu'elle ne pourrait plus porter d'enfant. Quand mon père me l'a raconté, il m'a dit que j'avais cassé le moule tant j'étais exceptionnelle. Mon père était mon héros... je l'aimais plus que tout. Pour lui, j'étais la 8ème merveille du monde. Pour ma mère, ça a été plus dur, je crois qu'elle n'a jamais fait le deuil de la grande famille dont elle rêvait... Et malheureusement pour moi, elle m'en a tenu pour responsable. Nous n'avons jamais été proches, je l'ai toujours vu dépressive et très souvent... défoncée...

Quand mon père est mort dans un accident de voiture alors que j'avais 12 ans, je suis restée sous la garde de ma mère. Enfin, c'est plus ma mère qui est restée sous ma garde. Elle sortait tous les soirs et elle rentrait rarement seule. Je crois que j'ai vu passer plus de mec qu'une bouche de métro à l'heure de pointe. Puis un jour, il n'y en a eu plus qu'un. Au départ, j'ai pensé que c'était une bonne chose. Je n'ai pas pensé ça longtemps. Eduardo est vite venu vivre à la maison. Il est venu avec toutes ses emmerdes et sa came... Pratique pour ma mère, qui en avait toujours sous la main comme ça.

Moi, j'avais toujours été transparente pour elle, alors la façon d'agir de son mec avec moi, lui passait loin au-dessus de la tête. Pendant un peu plus de trois ans, j'ai subi soit les accès de colère d'Eduardo quand il était en manque, soit les excès d'amour d'Eduardo quand il était raide. Étant qu'une gamine terrorisée, j'ai subi sans rien dire, jusqu'à ce que je fête mes 16 ans où j'ai enfin réagi. Ce jour-là, Eduardo est venu vers moi, totalement bourré et défoncé, mais j'ai décidé que c'était fini. Je ne me laisserai plus faire. Alors, je l'ai frappé de toutes mes forces. Bien sûr, il ne s'est pas laissé faire... il m'a roué de coups et il a fini par me défenestrer.

Je me suis réveillée à l'hôpital plus de trois jours après. Suite à ça, les médecins se sont rendu compte qu'il y avait presque aucun os de mon corps qui n'avait jamais été cassé. J'ai donc été forcé de tout raconter. Eduardo a été arrêté le jour même, mais lors du procès, seuls les faits de coups et blessures ont été retenus vu que pour les accusations de viol, c'était ma parole contre la sienne. Et si vous voulez savoir ce qui m'a fait le plus mal, c'est que ma mère l'a défendu lui.

Après le procès, je suis partie vivre chez mon oncle et ma tante en Floride, le frère de mon père que je n'avais pas revu depuis la mort de ce dernier. Ma mère avait coupé les ponts avec tout ce qui lui rappelait un tant soit peu mon père. Et durant toute l'année de terminal, je me suis reconstruite comme j'ai pu. Ma cousine Megara, dit Meg, a été et est toujours d'un soutien sans faille. Je sais d'ailleurs, que cette nouvelle vie à la fac avec elle va me faire un bien fou.

Aujourd'hui ma nouvelle vie commence. Meg m'a promis de garder mon secret, pour tout le monde, je serais juste Angie Murphy. Je tiens à me défaire de l'étiquette de la petite fille maltraitée. Je vais également tenter de me détendre, car jusqu'à présent, j'ai repoussé tout le monde. Et oui, faire confiance est très dur pour moi.

Destins croisésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant