Chapitre 18

7 3 0
                                    

- Tu es sûre de cette première lettre ? demanda Juliette.

- Oui, je pense que je n'en dis pas trop et que, même si ça paraît un peu direct, elle comprendra vite l'idée.

C'est avec une certaine pression que Louise mis l'enveloppe dans la boîte aux lettres la plus proche du collège. Il n'y avait plus qu'à attendre. Elle espérait pouvoir faire quelque chose pour Alice : Noël approchait à grands pas ! Il ne restait que deux jours et encore tant à organiser et surtout le temps jouait contre elle : si Alice n'acceptait pas de s'ouvrir, tout cela serait vain.

- Mais j'y pense, tu es sûre que les lettres sont une bonne idée ? Je veux dire, là tu envoies la première, mais elle n'aura peut-être pas le temps de la recevoir et de te répondre avant Noël.

Sur ces mots de son amie, Louise devint blême : elle, la principale et Madame Tuir n'avaient pas pensé à ce détail... Leur opération tombait donc à l'eau. Il fallait trouver une solution, d'autant plus que la collecte commençait dès le lendemain.

- Il va falloir vitre trouver quelque chose, dit Louise. Je vais essayer d'en reparler à mes parents. D'ailleurs, les tiens n'ont rien dit ?

- Ils vont organiser une collecte aussi à leur travail.

- Est-ce qu'ils ne pourraient pas appeler mes parents pour essayer de les convaincre d'être plus actifs ?

- Je peux leur demander, mais vu ce qui tu m'as dit de la réaction de tes parents, je ne sais pas si les miens pourront les faire changer d'avis. On ne risque rien à essayer.

C'était légèrement abattue que Louise rejoignit l'autocar. La blague du chauffeur n'eut pas l'effet escompté : la jeune collégienne ne fit que légèrement sourire.

- Ça ne va pas aujourd'hui Louise ?

- Si, c'est seulement que j'avais un projet important et là en quelques minutes je me suis rendu compte qu'il allait peut-être ne pas fonctionner...

- Je peux faire quelque chose ?

- C'est gentil, mais non il n'y a rien à faire vraiment.

Louise alla s'asseoir et son regard se perdit dans la nuit à mesure que l'autocar se rapprochait d'Humbertfield. La jeune fille décida de descendre à l'arrêt de la boulangerie : elle voulait essayer de convaincre le père Perrot de l'aider à convaincre Alice d'accepter ce que Louise préparait pour elle.

- Bonsoir Louise, une baguette bien cuite je suppose ?

- Bonsoir Monsieur, non pas ce soir. Je voudrais vous parler d'Alice si vous le voulez bien.

- Je t'ai dit tout ce que je pouvais te dire la dernière fois, ma petite.

- Comme je te l'ai expliqué : ce n'est pas à moi de te raconter les problèmes de quelqu'un.

Louise expliqua calmement tout ce qu'elle avait appris, ce à quoi le boulanger ne réagit pas vraiment. Après le récit de la jeune collégienne, il finit par lui dire que ce qu'elle organisait était louable, mais qu'il ne pouvait davantage l'aider.

- Vous ne pouvez pas essayer de lui glisser quelques mots, ou en tout cas lui dire qu'ici personne ne la jugerait ?

- Tu sais, elle a en général du mal à faire confiance aux gens. Je sais que personne ne la jugerait ici, ni à Sturton, mais elle reste bloquée sur cette idée.

C'était dépitée que Louise salua le boulanger et rentra chez elle où elle reparla à ses parents de cette histoire. Cette fois, elle leur demanda de la laisser terminer avant de la disputer. De toutes façons : on ne pouvait pas revenir sur l'initiative qu'elle avait prise.

- Tu sais Louise, commença sa maman, la principale nous a appelés ton père et moi pour nous parler de tout cela. Nous n'imaginions pas que cela te tenait autant à cœur que tu irais faire autant avec ta principale et la psychologue du collège.

- Ça veut dire que...

- Que nous sommes fiers de toi, reprit son père. Maintenant, nous ne pouvons pas te laisser récolter ce qu'il faut et te retrouver seule face à Alice qui ne serait pas forcément très réceptive. On va donc t'aider pour qu'elle s'ouvre légèrement, au moins pour qu'elle sache que beaucoup de gens la soutiennent. Les parents de Juliette nous ont aussi appelé et veulent également participer.

- Comment allons-nous faire ?

- Ta mère a pris rendez-vous avec la responsable de l'association qui s'occupe d'Alice. Ce que l'on peut faire, c'est passer par l'association pour donner les dons et, en fonction de la réaction d'Alice, on pourra lui expliquer l'histoire qui se cacher derrière cette quête. Le maire est d'accord, je l'ai appelé tout à l'heure. On va réussir ensemble à aider Alice, ne t'en fais pas.

Calendrier de l'avent 2020 - La quête de NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant