Marie, Miyo et moi nous étions endormies dans la salle commune de Poufsouffle, après avoir passé de longues heures à discuter en se goinfrant de friandises. Leur salle était bien différente de la nôtre, lumineuse, des plantes dans tous les recoins, et des fenêtres circulaires aux murs. On s'y sentait comme dans un cocon ; rien à voir avec celle de Serpentard, qui n'offrait aucun réconfort particulier.
J'étais la première réveillée, les filles dormaient l'une contre l'autre, dans le petit nid douillet que nous nous étions confectionné avec les couettes de leur chambre. J'en profitai pour remonter les couvertures inutilisées et prendre une bonne douche. Leurs chambres et salles de bain étaient aussi très différentes des nôtres ; bien plus lumineuses, on se sentait comme à la campagne. J'appréciai l'eau bien chaude de la douche après cette nuit si courte, et repensai à notre soirée de la veille. J'étais tellement heureuse d'avoir enfin pu revoir tout le monde, que j'avais savouré chaque instant passé avec eux. Notre baiser avec Fred me revint à l'esprit, et le picotement dans le creux de mon ventre refit surface. Je ne sais pas si c'était l'euphorie de nos retrouvailles qui m'avait mis dans cet état là, mais j'étais contente d'avoir enfin sauté le pas. Mon esprit s'égara alors sur ses lèvres au goût de guimauve. Rouge comme une pivoine, je les fis partir d'un geste de la main, comme si ces souvenirs s'étaient matérialisés physiquement. Je sortis de la douche avec hâte pour rejoindre les filles dans la salle commune. J'espérais qu'elles s'étaient réveillées, pour enfin déballer mes cadeaux avec elles. J'avais tellement hâte de voir la réaction de ma sœur à l'ouverture de ses paquets. Les cheveux encore mouillés, je me fis une tresse sur le côté, tout en descendant les escaliers, lorsque je les vis toutes les deux, assises devant la cheminée, des cadeaux à la main.
- Eh ! vous pourriez m'attendre au moins !
- Ah ! tu es là ! me répondit Marie. On pensait que tu étais partie.
- Mais bien sûr ! Et puis je t'aurais laissé mes cadeaux à déballer.
Elles se mirent à rire tout en déballant leurs cadeaux, tandis que je m'asseyais face à elles. Marie ouvrit un tout petit paquet dans lequel se trouvait un écrin noir. Elle retira la bague qui se trouvait à l'intérieur et la plaça à son doigt.
- Un anneau de claddagh ! Sérieusement, Marie, tu sors avec quelqu'un ? Ne me mens pas ! Je ne comprends pas pourquoi tu veux me le cacher, ça devient ridicule.
- Tu n'as pas besoin de tout savoir. Tu le verras en temps et en heure.
- C'est ridicule ! Tu étais au courant pour Fred et moi, bien avant que ça arrive !
- C'est très différent...
Miyo ne disait rien, et je pris conscience que cette dispute la dérangeait. Je mis un terme à cette conversation, sentant qu'elle n'aboutirait à rien, ma sœur étant bien trop têtue pour m'avouer quoi que ce soit. J'abandonnai et pris un de mes paquets sous le sapin pour le déballer un peu plus loin. Je ne comprenais vraiment pas pourquoi elle gardait cela secret. De rage, j'ouvris le paquet et vis un superbe pull bleu en laine avec un énorme P jaune sur le devant. J'en reconnus immédiatement la provenance. Avec ça, j'avais vraiment l'impression de faire partie de la famille, à présent. Je l'enfilai par-dessus mon t-shirt, et celui-ci m'allait parfaitement. Ni trop grand, ni trop petit, il était pile à ma taille. Je devinai alors les longues heures de travail que la mère de Fred avait dû accomplir pour me tricoter ce pull, et je fus particulièrement émue. En me levant pour aller chercher un de mes autres cadeaux, j'entendis Marie s'esclaffer.
- C'est quoi, ce pull ?
- Ferme-la, Marie, sinon j'embarque mes cadeaux pour les déballer toute seule en bas.
VOUS LISEZ
La renaissance des Lancelot
ФанфикPandore et Marie Lancelot, deux jeunes soeurs, étudiantes de Beauxbâtons, ont vécu un drame qui changea à jamais leur vie. Expatriées à Londres, elles vont intégrer la prestigieuse école de Poudlard. Mais recommencer une nouvelle vie dans un pays o...