Son doigt effleura ma peau. Froid et chaud à la fois. M'électrisant au simple contact. Il traça la courbe légère de ma nuque, dessinant du bout des doigts les marques blanches qui parcouraient désormais tout mon corps. Mes yeux n'arrivaient pas à se détacher des siens. Ils étaient noirs. Noirs d'un désir que je ne comprenais encore que peu. Ses ailes battaient légèrement dans son dos comme pour me rappeler que ce n'était pas terminé. Que le temps n'était suspendu que pour quelques secondes. Ma main se serra sur son torse. Il murmura mon nom. Un nom si lointain et pourtant si proche. J'avais changé. J'avais grandi. J'étais devenue quelqu'un d'autre. Quelqu'un de plus fort, de plus courageux. Je fermais les yeux et inspirais profondément. Quand je rouvrirais les yeux, la lutte pour ma propre vie débuterait. Kenan prononça à nouveau mon nom. Ma poitrine se gonfla d'une sensation étrange. Je les protégerais. Tous. Aucun ne mourrait. Tous m'entoureraient encore demain. Je rouvris brusquement les yeux. J'étais prête. - - Un énorme merci à Sinadana pour la couverture ! N'hésitez pas à aller faire un tour sur son profil, elle fait un travail magnifique !

[Parution papier le 4 mars 2022 ✨] France, 1629. Le roi conclut une alliance avec le royaume d'Autriche. Le monarque autrichien voit en la princesse Constance une excellente monnaie d'échange à offrir au prochain roi français, Henry, comme gage de la loyauté de son pays envers la France. Constance est une jeune femme fougueuse dont le caractère explosif et impétueux diverge avec les normes féminines de son époque. Une soif de liberté, d'indépendance et de libre-arbitre que rien ne semble assouvir. Quant à Henry, le sombre jeune homme aux yeux clairs, il a tout ce que Constance abhorre : un besoin constant de dominer et de disposer du fruit de ses plus noirs désirs. Sur un point, ils sont parfaitement d'accord : il est impensable que quiconque tente de les unir devant Dieu. Mais à trop vouloir se défaire de ses liens, ne risque-t-on pas de les resserrer encore plus ? Et si au bout de 200 jours la haine presque animale se transformait en quelque chose de nouveau ? Quelque chose de fort, d'inattendu, et peut être même un sentiment qui leur était jusque là inconnu...