raylaura82
Je me lève chaque jour avec une obsession : le contrôle.
Compter. Calculer. Réduire. Résister.
Chaque bouchée est pesée dans ma tête avant de l'être dans mon assiette.
Et pourtant, j'ai faim.
Je me regarde dans le miroir comme on regarde une ennemie, je scrute, je juge, je me déteste.
Je me trouve trop grosse, trop molle, trop présente.
Je veux disparaître, juste un peu, assez pour ne plus me voir.
Les calories rythment mes journées. Elles dictent tout :
ce que je mange, ce que je ressens, ce que je mérite.
Si j'en dépasse trop, je me punis, si je reste "en dessous", je me sens fière.
Les malaises reviennent, mon corps me crie d'arrêter mais je n'écoute pas.
J'ai peur.
Si je lâche, je m'écroule, et pourtant, je suis lourde de pensées noires.
Je voulais me sentir vivante, je m'éteins un peu chaque jour.
Je sais que quelque chose cloche.
Mais j'ai peur de guérir, autant que de continuer comme ça.
Je veux apprendre à vivre sans me compter.
À m'accepter un peu, même quand c'est flou, même quand c'est dur.
Je veux retrouver mon corps sans le haïr.
Mais pour l'instant, je suis là, au bord et j'écris.
Parce qu'écrire, c'est une façon de ne pas sombrer complètement.
Les soignants, ces personnes qui m'écoutent sans juger, qui me parlent quand je n'ai plus de mots, qui voient plus en moi que ce que je suis capable de voir.
Ils ne guérissent pas à ma place, mais ils m'aident à croire que c'est possible.
Ce trouble si présent dans ma vie, n'est finalement qu'un symptôme de mal être parmi tant d'autres dans le trouble de la personnalité Borderline.