J'ai écrit ces poèmes sans règles, sans ordre, sans maquillage. Certains sont des cris. D'autres des chuchotements. Certains sont nés dans la douleur, d'autres au bord d'un sourire fragile. Mais tous viennent d'un endroit honnête. Ici, je parle de moi. Et peut-être un peu de toi aussi. Parce qu'on est nombreux à se chercher, à tomber, à croire, à douter, à aimer, à vouloir disparaître, puis à revenir. Encore. Et encore. Ce recueil, c'est un lieu. Pas pour comprendre la vie. Mais pour la ressentir. Brute. Injuste. Belle. Blessante. Et vivante.

Ce recueil, c'est un peu comme mon journal, mais en plus libre, en plus vrai. Chaque mot ici vient d'un moment que j'ai vécu, d'un sentiment que j'ai porté en silence ou crié dans mes larmes. J'ai longtemps cherché à comprendre ce que je ressentais... parfois entre deux cœurs, parfois face à moi-même. Ces poèmes sont les témoins de mes hésitations, mes douleurs, mes rêves, mes amours, mes tempêtes et mes éclaircies. Je m'appelle Aure-Marie, mais dans ces pages je suis mon Aurore. Parce que même quand tout semblait s'éteindre en moi, j'ai toujours su qu'un peu de lumière finirait par revenir. Si tu lis ces mots aujourd'hui, alors merci. Merci de me lire, de me comprendre, peut-être même de te retrouver un peu en moi. Je t'offre mon histoire, avec ses vérités et ses contradictions, en espérant qu'elle touche ton cœur autant qu'elle a remué le mien. "J'écris pour guérir, mais peut-être que quelqu'un y trouvera aussi un bout de sa propre vérité."

Je l'ai vu pour la première fois un jeudi soir, vers 1h du matin. Il pleuvait dehors, mais ici, comme toujours, ça sentait la sueur mélanger à des parfums, l'alcool de haut de gamme et la fatigue mal digérée. Je nettoyais le comptoir de l'étage sans vraiment regarder, juste assez pour éviter les mains qui traînent et les regards qui collent. Et puis je l'ai senti. Pas vu. Senti. Une présence. Lourde. Contrôlée. Comme une bête qui attend le bon moment pour mordre. Quand j'ai levé les yeux, il était là. Assis au fond, dans l'ombre. Il ne faisait rien. Juste fumer, observer. Pas comme les autres. Pas comme un type venu boire. Comme un type venu choisir. Il m'a regardée, sans sourire. Comme s'il savait qui j'étais. Ou pire, ce que j'essayais d'oublier. Et j'ai compris. Ce mec-là, c'était pas un client. C'était un problème. Un de ceux qu'on voit arriver trop tard. Je n'aurais pas dû le regarder une seconde fois. Mais je l'ai fait. Et c'est à ce moment-là que tout a commencé à partir en vrille.