Johanna707231
À trente ans, Kim pensait avoir compris le mode d'emploi de la vie : un CDI pas trop mal payé, un agenda rempli de brunchs, une to-do list longue comme un couloir d'hôpital. Sauf qu'un matin, son corps dit stop. Littéralement. Une paralysie soudaine, une opération lourde, six mois d'hospitalisation. Et tout s'effondre.
Pyjama et chaussettes dépareillées est le journal de bord tendre, cru et mordant d'une renaissance intérieure. Dans un monde où les femmes doivent être à la fois brillantes, minces, heureuses, fertiles, inspirantes, Kim, elle, coche une autre case : celle de l'effondrement. Mais sous les perfusions, les douleurs fantômes et les nuits sans sommeil, une autre forme de lumière émerge.
Ce roman, à mi-chemin entre autofiction et récit initiatique, explore le temps suspendu de la maladie, le poids des silences familiaux, la solitude des chambres blanches, mais aussi les rencontres qui réparent. Josh, vieil homme au cancer indiscipliné, Thomas, kiné maladroit au cœur trop tendre, et Olivia, sœur solaire malgré les fêlures : chacun devient un miroir, un ancrage, une épaule.
À la première personne, Kim parle vrai, avec une voix qui mêle humour noir, sarcasme doux, mélancolie lucide et poésie du quotidien. Elle n'a pas de cape, ni de plan de carrière. Mais elle a un carnet rouge, un hérisson en bois, et des morceaux d'elle à recoller. Et elle apprend. À parler. À aimer. À pardonner. À exister.
Avec ses chapitres courts, son style introspectif et fluide, ses to-do lists absurdes et ses dialogues ciselés, Pyjama et chaussettes dépareillées aborde des thèmes universels : la vulnérabilité féminine, la reconstruction après le chaos, la pression sociale à « réussir » sa vie, et ce moment charnière où l'on cesse de vouloir plaire pour commencer à être.
C'est un roman pour celles et ceux qui ont un jour chuté - physiquement, psychiquement, symboliquement - et qui se demandent s'ils ont le droit de se relever.