Destinée à régner sur le Royaume-Uni, 𝐂𝐡𝐚𝐫𝐥𝐨𝐭𝐭𝐞 𝓒𝐀𝐕𝐄𝐍𝐃𝐈𝐒𝐇 n'a jamais eu le luxe d'être elle-même. Depuis l'enfance, on attend d'elle qu'elle incarne la perfection : aucun faux pas, aucune faiblesse. Pas même une émotion mal placée. Chaque geste, chaque mot est scruté à la loupe, car l'équilibre de la monarchie repose sur ses épaules. Lui, 𝐋𝐢𝐚𝐦 𝓥𝐎𝐍 𝓗𝐀𝐑𝐋𝐎𝐖, Prince de Suède, n'a jamais su aimer. La seule chose qui a de l'importance à ses yeux, c'est lui et lui seul. La vie lui a que trop bien prouvé que l'espoir était un défaut dans ce monde hypocrite. Lorsqu'on les contraint à s'unir pour préserver l'image de la Couronne mise en péril par l'actuelle Reine, c'est l'explosion. Ils refusent de se sacrifier pour réparer les erreurs des autres. Mais dans un pays en crise, la question ne se pose pas. Les royaux doivent obéir sans faire de vagues. 𝘐𝘭𝘴 𝘴𝘦 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘮𝘢𝘳𝘪é𝘴 𝘱𝘢𝘳 𝘰𝘣𝘭𝘪𝘨𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘮𝘢𝘪𝘴... 𝘭𝘦 𝘤œ𝘶𝘳 𝘭𝘶𝘪, 𝘯'𝘰𝘣é𝘪𝘵 à 𝘱𝘦𝘳𝘴𝘰𝘯𝘯𝘦.

꩜ ⋆ ˚ 𝓣ous ceux qui la désirent se plient à ses paroles délaissées, sa matière abstraite, la perfection de sa craie sur l'ardoise verte. Enseignante dans un lycée prestigieux d'Ottawa, Yuna cherche les indices muets de ce criminel qui a ôté la vie de son petit frère. Encore porteuse du Gloom de son passé, un lycéen des plus instable osera poser son regard obsessionnel dans le sien. C'est vers elle que tout semble converger, dans son désir de la comprendre, de la posséder comme si elle était devenue le centre silencieux de ses pensées nuancées. Levi reflète les violences, le chaos qu'il fait subir à ceux qui n'ont rien demandé. Elle le voit s'approcher, doucement, aveuglément, comme attiré par quelque chose qu'il ne comprend pas encore. Yuna, elle, ne détourne jamais le regard. Elle le laisse s'égarer, s'enivrer d'elle. Elle trace déjà les contours de ses chaînes éternelles. Ce qu'il croit être un lien n'est qu'une laisse qu'elle ajuste, patiemment. Elle perçoit dans ses gestes cette rage contenue, cette peur honteuse qu'il voudrait taire, ce tremblement qui n'est ni haine ni amour, mais l'entre-deux obscur où naissent les ombres. Elle reconnaît cette faille. C'est la sienne. Dans le reflet qu'il lui tend, elle devine sa propre déchéance, la même fureur, la même soif de posséder pour ne plus être dévorée. Alors elle s'efforce de la dompter. De museler cette fièvre, de l'éduquer jusqu'à la rendre docile. Elle veut que cette violence se fasse grâce, et que leur douleur commune nourrisse son empire. Que ce qui ne peut pas lui être restitué, ait au moins eu la tendresse d'exister. 𝑀𝑎𝑖𝑠 𝑎̀ 𝑓𝑜𝑟𝑐𝑒 𝑑'𝑜𝑏𝑠𝑒𝑟𝑣𝑒𝑟 𝑙'𝑎𝑏𝑖̂𝑚𝑒, 𝑜𝑛 𝑓𝑖𝑛𝑖𝑡 𝑡𝑜𝑢𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑦 𝑠𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒𝑟.