Yaşıyorduk, işkence çekiyorduk, idam ediliyorduk, köle gibi çalıştırılıyorduk, susuyorduk, çığlık atıyorduk ama hepsinin sonunda sesli ya da sessiz bir savaş veriyorduk çünkü seviyorduk. Şaşırtıcıydı, sevgi bazen bir savaş meydanının ortasında size uğruyordu. O an iki yolum vardı. Ya sevecektim, ya ölecektim. Sevmeyi seçtim. Onu sevmek de ölümü daima nefes gibi ensende hissetmekti. "En büyük savaşların ortasında kurak topraklardan bile bazen çiçek açar, bombalar etki etmez, kökleri sımsıkı tutunur. Bir bakarsın renkler canlanır, güzel kokar her yer. Sen bu çiçeksin diyemem, biz bu çiçeği temsil ediyoruz diyebilirim. Özgürlüğümüze." Bu kitapta geçen kişiler ve kurumlar tamamen hayal ürünü olup her ayrıntısıyla kurgudan ibarettir.

- Maman, murmurai-je. - Bonjour ma chérie, sourit-elle en m'ouvrant ses bras. Je m'y ruais aussitôt, enfouissant mon visage dans sa nuque alors que sa douce odeur me rappelait à qu'elle point le foyer qu'elle m'avait toujours offert me manquait. Je me serrais contre elle avec toute l'affection que je pouvais lui porter et elle me le rendit en me serrant plus fort encore, ses bras se logeant autour de mes épaules. Sa main caressa mes cheveux alors que je n'avais plus cette appréhension du contact, au contraire désormais j'avais l'impression de ne pouvoir qu'en chercher encore et encore. J'avais du temps à rattraper. - Je suis si fière de toi, Keylinda, souffla-t-elle sa voix tressautant en faisant aussitôt monter les larmes à mes yeux. - J'aurai voulu pouvoir sauver tout le monde, murmurai-je fébrile. - Tu as déjà fait beaucoup, affirma-t-elle avec tendresse en redressant mon visage pour sécher les larmes qui roulaient sur mes joues. Ne te sens pas responsable. - Je ne peux que l'être, rétorquai-je en chassant doucement ses mains. Mais je continue à avancer. - Tu es devenue une femme, sourit-elle aussitôt. Tellement belle et forte. - Tu me manque, tentai-je de sourire à mon tour malgré la tristesse qui me lacérait la poitrine. - Toi aussi, glissa-t-elle avec tristesse. Mais cessons de nous morfondre. C'est un grand jour aujourd'hui et Dana m'a permis de venir te voir afin de te donner ce qu'il manque à ta tenue. Me faisant froncer les sourcils, ma mère éclata de rire avec une insouciance si douce que je ne pouvais que m'y plonger avec délice. Elle plaça alors sous mes yeux une petite boîte en velours noir qu'elle ouvrit sans me faire attendre, bien trop impatiente de voir ma réaction. J'écarquillai les yeux alors que dans le petit écrin, s'offrait à moi un bijou en or que j'avais déjà vu de nombreuse fois et que je pensas pourtant perdu. Mon médaillon. Un bijou ancien. Son sourire s'élargit.

Qui suis-je ? Depuis bien longtemps cette question me tourmentait. La réponse qui me venait le plus souvent était que j'étais la fille d'Eleonore et de David, j'étais aussi la petite-fille de Nana et j'étais l'amie de Tamara, d'Andrew et de tous les autres. Mais tout cela n'avait pas de sens car j'étais, avant tout, la création de Dana. Née pour accomplir ce que la déesse mère souhaitait. Avais-je une autre vocation ? Où étais-je condamné à simplement exister pour répondre à son désir ? Je ne savais plus. Doucement, je me tournai pour contempler mes amis qui étaient tous installés dans l'immense village elfique. Tamara et Andrew, collés l'un à l'autre. Devon appuyé contre un tronc d'arbre fixait assidûment Jena qui discutait avidement avec Mikaël. Epona était assise dans un coin, la tête de Saphira sur son épaule alors que la louve dormait profondément. Cyriel était avec un groupe d'elfe, visiblement très à l'aise et heureux de se retrouver ici avec les siens. Mes yeux rencontrèrent ceux d'Andréa qui plissa le regard alors que je m'étais installé en surplomb pour les admirer, je me détournai rapidement mal à l'aise depuis quelque temps avec lui. Alors que j'esquissai le mouvement de me ré enfoncer dans la forêt, une main ferme saisit mon avant-bras. Je posai mes yeux dans ceux émeraudes de Kenan, qui ne me surprenait absolument pas. J'avais tellement changée. - Keyli, murmura-t-il. Il faut qu'on parle, j'aim... - Je suis d'accord, approuvai-je en plantant mes yeux dans les siens. J'ai quelque chose à vous annoncer. Et cela ne va pas vous plaire. - - Un énorme merci à Sinadana pour la couverture ! N'hésitez pas à aller faire un tour sur son profil, elle fait un travail magnifique !

Son doigt effleura ma peau. Froid et chaud à la fois. M'électrisant au simple contact. Il traça la courbe légère de ma nuque, dessinant du bout des doigts les marques blanches qui parcouraient désormais tout mon corps. Mes yeux n'arrivaient pas à se détacher des siens. Ils étaient noirs. Noirs d'un désir que je ne comprenais encore que peu. Ses ailes battaient légèrement dans son dos comme pour me rappeler que ce n'était pas terminé. Que le temps n'était suspendu que pour quelques secondes. Ma main se serra sur son torse. Il murmura mon nom. Un nom si lointain et pourtant si proche. J'avais changé. J'avais grandi. J'étais devenue quelqu'un d'autre. Quelqu'un de plus fort, de plus courageux. Je fermais les yeux et inspirais profondément. Quand je rouvrirais les yeux, la lutte pour ma propre vie débuterait. Kenan prononça à nouveau mon nom. Ma poitrine se gonfla d'une sensation étrange. Je les protégerais. Tous. Aucun ne mourrait. Tous m'entoureraient encore demain. Je rouvris brusquement les yeux. J'étais prête. - - Un énorme merci à Sinadana pour la couverture ! N'hésitez pas à aller faire un tour sur son profil, elle fait un travail magnifique !

Tic...tac...tic...tac... Ce même bruit incessant l'empêchait de fermer l'œil la nuit...mais était-il vraiment la source de ses insomnies ? « Je peux dormir ici ce soir ? » ...Ou était-ce autre chose. Il n'y avait rien de pire que ressentir le danger autour de nous. De le sentir effleurer notre peau, couper notre respiration...nourrir nos angoisses. Parce que contrairement à ce qu'on pouvait penser, le calme ne régnait toujours pas à Ewing. Le danger n'était pas loin. Il planait autour d'elle comme un fantôme...alors qu'un premier la hantait déjà. Quelque chose se préparait, son instinct lui hurlait de s'enfuir. Car cette fois, elle ne serait pas épargnée. Mais pourtant, lorsque la nuit la plongeait dans le noir complet... ...quelque chose la retenait dans cette ville. « - Réveille-toi, princesse... » « - Reviens-moi si tu peux... »

Tic...tac...tic...tac... Les secondes défilaient lentement pendant cette fameuse nuit, le temps était froid. Aussi froid que le corps qu'il venait d'enterrer. Aussi froid que la bibliothèque où elle venait enfin de terminer ses révisions. Le calme régnait...des deux côtés. Mais le calme aimait se faire désirer chez lui...et maintenant chez elle. À cause de lui. « Allô ? » Ils n'avaient rien en commun. Ils ne se connaissaient pas vraiment. « La cible est en train de sortir de la bibliothèque, on attend ton signal Kai. » « Allez-y. » Enfin ça...c'était avant. Avant qu'elle ne soit l'objet de sa nouvelle mission. Et de sa curiosité. (Not owned picture)