Je sais ce que tu penses. Tu crois que je suis fou. Que je suis dangereux, malade, peut-être même monstrueux. Mais tu ne sais rien. Tu ne sais pas ce que c'est d'être invisible. De marcher dans ce monde comme un fantôme vêtu de chair. D'être toujours là, toujours prêt, toujours gentil... et jamais assez. Tu ne sais pas ce que ça fait de tendre la main et de la voir ignorée. D'offrir ton cœur en silence, jour après jour, jusqu'à ce qu'il devienne un poids dans ta poitrine. J'étais comme tout le monde, avant. J'espérais. Je me disais que si je restais quelqu'un de bien, quelqu'un de fiable, peut-être qu'un jour... on me verrait. Et puis, il y a eu elle. Gabrielle. Elle ne m'a pas vu, bien sûr. Pas vraiment. Elle m'a servi un café, a souri par politesse, a regardé au-dessus de moi comme les autres. Mais elle... elle avait quelque chose. Elle était douce. Elle riait comme si le monde n'était pas pourri. Elle avait ce genre de lumière que tu veux garder pour toi, juste un instant. Et ce jour-là, quand j'ai compris qu'elle ne me verrait jamais... Je n'ai pas décidé de devenir un ravisseur. Je me suis juste dit que... peut-être, cette fois, je pouvais changer les règles. Ce n'est pas une histoire d'amour. C'est une histoire de solitude. De fracture. Et peut-être... de reconstruction. Mais ce que tu dois savoir, c'est que tout a commencé avec un regard qui ne venait jamais.