AminCresso
Yemma [Maman], si tu savais comme je souffre de toutes les contradictions avec lesquelles je vis. Tu penses que la vie est aussi simple qu'à ton époque, mais notre génération est pourrie jusqu'à la moelle. On cherche la caillasse Yemma, y a que ça pour s'en sortir. J'aimerais te prendre dans mes bras, mais j'ai les mains trop sales pour oser te toucher à nouveau.
J'ai fait des choses dont je ne suis pas fier et aujourd'hui, j'en ai le cœur carbonisé de toutes ces slatas [salades] . Tu persistes à y semer des graines Yemma, mais rien n'y pousse, rien n'y vit. Une journée de plus à tenir les murs, discussions entre cas soc', chicha, habta [alcool], on se checke, on se parle avec les mains et on est plein de "hachek" [sauf ton respect"].
On remanie la langue de Molière, ' on la plie à notre vouloir dire ', comme dirait Aimé Césaire. C'est nos vies ; elles ne prennent de sens qu'autour de ces discussions, ou lors de ces soirées où l'adrénaline monte et que le butin est acquis, Yemm