C'est l'été. La lumière coule sur la peau de Charlie, et laisse son emprunte azur. Charlie est fatiguée, elle baigne dans le soleil, elle marche vers l'hiver. Et puis il y a Lucie. Lucie et son petit sourire, Lucie et son odeur de café, Lucie et ses nuits blanches qui deviennent bleues lorsqu'elle rencontre Charlie. Ce n'est rien, vraiment. C'est une inconnue en robe blanche, c'est une caissière fatiguée dans une petite supérette. C'est une rencontre banale dans un désert inondé de soleil. Et pourtant, ce souffle, Cette vie entre les lèvres, Ces peaux douces et brûlantes, Ça ne peut pas n'être rien. Ça doit avoir un sens, À la fin.

Il n'attendait rien. Il est arrivé. Deux univers s'affrontent. Rien ne va plus, ne misez plus. • Pour un trajet de dix minutes, tout au plus. • 112 mots par partie | Je suis un paradoxe | décembre 2017 ©

Elliot a peur. Il se cache. Il se cache de l'automne, il se cache de l' hiver, il se cache hors du temps. Il pense que personne ne le retrouvera jamais, Elliot. Mais il a tord. Louis ne se cache pas, lui, Louis n'a peur de rien. Louis ne ressent rien. Louis attend. Il attend le jour où il n'y aura plus rien à attendre, le jour où le ciel va lui tomber dans les yeux, le jour où la foudre et l'océan viendront effacer l'horizon. Louis attend la fin. À la place, il va trouver Elliot.