« Cette histoire naît d'un chaos ayant la capacité d'absorber la beauté et ses abîmes encore debout dans les regards. Un désastre qui grince et que personne ne peut choisir, quelque chose qui s'accroche à l'ombre sous les semelles de nos chaussures. Un désastre que tout le monde aperçois mais décide de dissoudre en quelque chose de moins déroutant à supporter. Il est le soleil qui brûle jusqu'à l'épuisement et qui laisse des marques sans que personne ne sache pourquoi. Malgré les nombreuses tentatives d'apaisement, il reste encore la brûlure qui persiste dans le temps. Parce que posséder le soleil en soi n'est pas toujours joyeux. Et peut-être que mon oncle Philip avait raison là dessus. On finit par être rapidement consumer de l'intérieur et un jour on se retrouve à avoir du mal à respirer, étouffer par ce qu'il reste en nous de plus tenance. Les regrets. » - Journal d'Artème, lundi 7 mai / 01:56.

remus aime la lecture, s'enfuir dans les mots, les longues promenades dans la nature qui lui rappellent sa campagne écossaise, explorer la campagne couleurs d'automne, sa saison préférée. il écrit des lettres régulièrement à un garçon croisé dans son école, qui ne sait pas qui il est mais qui aime cet échange et ensemble ils parcourent le monde avec des mots. sirius ignore que ces lettres sont de la part de remus, un camarade de classe. très entouré, il n'a jamais eu l'occasion de rencontrer ce garçon, solitaire et calme, perdu dans la foule. ils se voient tous les jours, mais sirius ne fait pas le lien et ignore tout de remus. tout, c'est ce qu'il croit. en réalité il en connaît énormément à travers ces mots qui ont changé sa vie, et il ferait tout pour découvrir qui est derrière cette immense poésie. tous les deux magiciens et membres de la même maison, c'est le seul lien qui semble les lier d'apparence et pourtant, ils ont un monde à se dévoiler, et voilà le sujet de leur correspondance quotidienne qui nourrit leurs âmes enchantées.

La vérité ? C'est que j'ignore tout de lui. Tout. Je ne l'avais jamais remarqué auparavant, mais on dirait que, depuis un certain temps, le destin nous attire irrémédiablement l'un à l'autre. Je crois que ça fait partie des choses de la vie que l'on ne contrôle pas. Qu'on ne peut pas choisir ou du moins, pas éviter. Ce garçon habite dans l'immeuble en face de ma maison. Le matin, il se lève aux alentours de sept heures. Je le sais, parce que son premier réflexe, c'est de venir ouvrir ses volets, de lever la tête vers le ciel pour regarder s'il fait beau. Il respire un bon coup, comme pour se donner du courage, comme pour affronter la journée un peu plus facilement. Il sort de chez lui à huit heures dix tapantes pour partir au lycée. Il a les cheveux bouclés et des yeux verts. Ce sont les cinq seules et uniques choses que je connais de lui. L'endroit où il vit, l'heure à laquelle il se lève ainsi que l'heure à laquelle il part étudier. La couleur de ses cheveux et la couleur de ses yeux. J'emprunte le trottoir de droite et lui, celui de gauche. C'est comme ça depuis quatre ans et j'espère que ça ne changera jamais.