Peu à peu, mes passions se sont eteintes. Ou plutôt, elles m'ont effrayé, comme les quelques étincelles qui surgissent des cendres du foyer que l'on croyait mort, et sur lequel on s'empresse de jeter un seau d'eau. Alors, les ayant étouffées, de peur, de dépit, je me suis tourné vers le Vide. Ce Vide qui n'arrêtait pas de me remplir, et de me ronger jusqu'aux tripes. Le Vide ne m'a jamais déçu. Lorsqu'on ne veut rien, on n'a rien, c'est dans l'ordre des choses, personne ne s'en étonne. C'est d'une logique placide et rassurante. Tandis que l'espérance... Oh, l'espérance m'a déçu. On rêve, on s'emporte, on pense grand, et, comme Icare, on retombe bien vite. Je ne veux plus d'espoir, plus de désespoir. Alors je me complais dans ce Vide étouffant.
Poèmes en vers libre le plus souvent, quelques haïkus, pour essayer ensemble de se libérer de l'incompréhension.