Quand tu m'as tiré de mes rêves de canaris, étais-ce pour me redonner la vie? Quand tu m'a agenouillé devant ton coeur en couronne de fleurs, était-ce pour partager avec moi le vin du bonheur? Quand tu m'a fait visiter ta planette, était-ce pour m'apaiser sans fumette? Quand tu m'as laissé m'écraser contre tes glaces et tes givres éternels, était-ce par peur que je ne te brise les ailes? Car je sais que tu as tourné, tourné, en désespérant de ne pouvoir trouver Morphée. Et que ton esprit a travaillé à en laisser ses fleurs se faner. Et que tu as frappé, frappé, frappé à en saigner sur le cailloux dans ta poitrine pour y sculpter un coeur. Mais je ne sais si tu savais. Si tu savais que derrière le granit de ta peur, il y avait autre chose que de la cendre. Si tu savais que tu finirais par m'apprendre. Si tu savais qu'en dépit de ton armure, tu savais être autre chose qu'un mur. Si tu savais pourquoi tu faisais tout cela, si tu savais ce qui te causais un tel effroi.
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