Elle était belle, elle était douce.
Ses fins doigts tenaient sa cigarette qu'elle fumait tant bien que mal sous la pluie.
Elle avait quelque chose d'attirant dans sa façon d'être ou de se tenir.
Ses jambes finement dessinées tremblaient parfois dans son jeans trop grand.
Elle était là quelque soit le temps.
Tous les matins, elle attendait debout patiemment devant l'arrêt de bus.
Le crissement des pneus se font retentir, certains passagers descendent à vive allure et le chauffeur semble déjà fatigué et irrité.
La voilà.
Elle était là. Elle pénétrait dans le bus. Je ne pus que l'admirer, magnifique qu'elle était.
Ses yeux croisèrent les miens, elle sourit puis me rejoints et s'assoit timidement à côté de moi.
Ça fait quelques mois déjà qu'elle me tient compagnie pendant le trajet. On ne se connaît pas vraiment, on ne se parle pas vraiment non plus. Elle me reconnaît juste "physiquement" je dirai.
La voila qu'elle s'assoit à mes côtés, trempée. Je la regarde. Je l'observe. Mes yeux commencent à regarder son magnifique visage un peu creusé, puis ils finissent par faire une fixette sur ses cuisses . Je ne pouvais m'empêcher d'être en admiration devant son corps, devant sa maigreur.
Le chauffeur passa la première, le moteur vrombit et nous redémarrons.
Je soupire, c'est ainsi que depuis plus de 6 mois, tous les matins, je me mets à réfléchir quant à moi, à mes formes, à mon corps.
Et c'est ainsi depuis plus de 6 mois, que toute la journée, je me dis que finalement je suis beaucoup trop grosse.