Après la guerre, le monde avait sombré si bas que, même la plus fragile des lueurs, ne parvenait plus à redonner à la terre ce qu'elle avait perdue. Les hommes avaient oubliés jusqu'à la sensation enivrante du sourire ravageur, jusqu'au doux carillon du rire insouciant. Ils n'étaient plus qu'ombres et fantômes. Alors, à mesure que le mal grandissait, on apprit à toujours fixer le regard au loin, pour ne pas voir les cadavres à ses pieds. À partir du Jour de la Renaissance, les hommes oublièrent la douleur mortelle que la guerre avait infiltrée jusque dans leurs veines et parvinrent à retrouver l'évanescente joie qu'ils avaient perdue. Et dans la naissante reconstruction du monde, survint la ville d'Eureka. C'est ici, à Eureka, dans la cohue et la folie des hommes, qu'a grandi Elissia. Dans une cité que l'orgueil, de sa lame de bourreau, a partagé entre deux clans : Résistants et Loyalistes. A 16ans son appartenance doit être révélée. On lui demande qui elle veut être. Celle qu'elle souhaite devenir. Libre, elle veut être libre.