Le marchand de la mort - Prologue : Où l'auteur s'en fait conter

La tenture qui fermait la porte de la salle d'audience frémit. Une silhouette frêle apparut dans l'encadrement et se découpa un instant à contre-jour, mettant en relief la protubérance au niveau de l'épaule droite. 
De son mouvement habituel, un glissement sur la gauche qui se détournait au dernier moment par une projection de la hanche droite vers l'avant, Xhól s'avança au centre de la salle puis se prosterna devant l'Ajaw. Celui-ci était resté d'une immobilité de pierre et ne prononça qu'un seul mot : 
—  Parle !

17 mai 679 après J.-C. : Xhól, peintre, sculpteur... et infirme, découvre le même matin un cadavre et que la vie n'est pas aussi simple que ça à Dos Pilas, petite cité maya du Petén coincée entre les deux superpuissances de la région, Tikal et Calakmul.

Ce cadavre, c'est celui de maître Pek, riche marchand rentré la veille d'un long voyage diplomatique dans le nord. Bien malgré lui, Xhól dirige les soupçons sur Un Chasseur ; Un Chasseur qui n'est pas le meurtrier, Xhól en a la conviction.

Xhól se sent obligé de rechercher le coupable, obligé de s'interroger sur les grands de Dos Pilas et leurs intrigues, obligé de supporter le regard méprisant des bien-portants sur sa boiterie, obligé de s'attacher aux pas de Treize Jaguar, le grand-prêtre ; un homme redoutable qui pourrait aussi bien l'aider à accomplir sa tâche que le briser. 

Tout se précipite à l'annonce d'une attaque surprise de Tikal, l'ennemi de toujours. Les guerriers se préparent en hâte à partir au combat. L'Ajaw veut le coupable, un coupable : Un Chasseur sera exécuté avant son départ pour cette guerre inattendue, décide-t-il.

…À moins que Xhól ne découvre l'identité du véritable assassin avant.