« Cher journal,
Les horreurs du monde sont souvent banalisées, je trouve. Peu importe combien cela nous dérange, combien notre peine et sympathie pour les victimes est éveillées, on se pense toujours à l'abri. Ça n'arrive pas ici. Ça arrive aux autres, loin de nous...
Il est impossible que ce voisin au regard plein de chagrin soit un monstre.
Il est impossible que cette jeune femme, disparue depuis longtemps, puisse avoir été maltraité ici, près de chez moi...
Il est impossible que ces choses arrivent si près de moi...
... Et quand ça se produit, nous comprenons combien il est cruel de penser que tout ceci n'arrive qu'aux autre...
Ne pas savoir nous protège.
Détourner la tête calme notre conscience.
Je n'ai pas vu, ce n'est pas de ma faute...
Comme il est cruel d'être la victime que les regards n'osent affronter pour rester à l'abri.
- De grâce... Par pitié... Regardez mes yeux, voyez mon âme brisée... Observer combien je souffre... Sauvez-moi de son amour... »
Kiera vit dans un monde où chaque particularité est étrangement regardée.
Dans un monde où son sourire passe inaperçue à côté de sa différence.
Dans un monde où son problème est considéré comme une tare.
Dans un monde où elle peut trouver autant d'amis que d'ennemis, autant de sourires que de grimaces, autant de soutiens que de moqueries.
Kiera vit dans notre monde, sur notre Terre.
Un monde dans lequel on peut écrire pour transmettre ses pensées, écrire pour lutter, écrire pour survivre, écrire pour aimer.... Où écrire est le seul moyen de se faire entendre.
Entre poèmes, textes courts et questions, et si l'on revoyait les tréfonds de notre monde ?
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- Nominée catégorie nouvelle aux watts 2020 par Lun_atique ^^
- 6ème place de la catégorie Nouvelles / fanfiction / poésie du concours Estival par imaginairement !
Bonne lecture ^^