Je hurle à moi-même de le rattraper, de le retenir, de le raisonner et de le reconquérir une bonne fois pour toute mais mes doigts restent encrés dans ce fauteuil préhistorique. Ma voix ne suffit pas, elle s'effondre de tout son poids dans le lointain et s'évanouie avec mollesse. Je reste plantée là, les bras ballants et le corps aveuli, mort à l'intérieur mais vivant à l'extérieur. Mon cœur s'emballe, se serre et saigne. Je suis lasse, dépourvue de courage et d'ambition. Je revois ses yeux azurs me sourirent et ses lèvres m'aimer. Je ressens encore la chaleur de son corps et la douceur de son parfum. Comment ai-je pu le laisser s'enfuir ? M'abandonner à la musique, à mes amis, penser à autre chose, sont les seuls pansements efficaces aux plaies grandes ouvertes. Bientôt, j'espère, elles ne seront plus que cicatrices et ma colère, plus qu'un rêve. Il est temps de rallumer les étoiles.