Londres, 13h30, un vent glaciale siffle dans la ville, se faufile à travers les immenses et délabrés bâtiments. Personne a l'horizon, personne dehors, on pourrait croire à un monde apocalyptique si on était dans un de ces bons romans de science fiction, mais non ce n'est pas le cas et cette histoire, oui cette histoire croyez moi elle est bien réel, personne dans la rue, aucun bruit, aucun mouvement, seulement le sifflement du vent qui passe entre les doigts et caresse ma peau abîmé, je claque le coffre de la voiture,pose mon dernier carton au sol, embrasse ma mère et monte dans mon nouvel immeuble. Je grimpe les marches de ma nouvelle vie deux par deux, c'est un nouveau départ, le départ que je veux, des notes m'échappent, je chantonne un air de ces chansons qui passe en boucle à la radio pour égayer ce silence de mort. J'ouvre ma lourde porte rouge, jette le carton au sol, et souffle. La voilà ma nouvelle vie, un appart rempli à craquer de cartons.
J'attache mes longs cheveux brun en couette, enlève mon blouson pour laisser place à un vieux tee shirt bleu, légèrement trop serré. J'enlève mon jeans, enfile un vieux jogging gris beaucoup trop grand pour ma corpulence, et entame le déballage de mes cartons. Enfin je vais pouvoir être la personne que j'ai toujours voulu être et pas seulement la fille du boulanger ou du charpentier car c'est comme ça qu'on reconnaît les jeunes dans la campagne.
Si seulement Cloé avait su, elle aurait au moins put accrocher des rideaux, et oui si seulement elle avait su que depuis tout ce temps de la fenêtre d'en face son nouveau voisin l'observer, notant avec le plus grand soin tous ses faits et gestes.