Des bruits, des voix, des rires étouffés par une paroi en bois. Ces sons constituent son unique vision. Il n'a la moindre idée des vices et perversions de l'extérieur, à l'abri dans sa prison dorée. Alors que la pureté éclaire encore son visage enfantin, le garçon aspire à ce monde dont il ignore tous les us. Parfois, quand le vent souffle assez bruyamment ou que la pluie frappe sur les murs, l'enfant s'amuse à imaginer la caresse du vent contre sa peau, ou encore les expressions souriantes des gens vivant dehors. De ses doigts, il peint indéfiniment ces individus, leur offrant des visages, des émotions, comme si ces œuvres prenaient vie pour déambuler face à lui. La jeunesse teint encore ses lèvres de roses tandis qu'il ignore l'inéluctabilité du temps l'attendant au seuil de cette frontière pensée infranchissable. Pourtant, lorsqu'un homme venu de ces terres inconnus sonnera à sa porte, l'enfant y courra à bras ouverts, mettant ainsi son âme encore immaculée à la merci d'un travers plus obscur.
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