"L'espèce humaine est l'être vivant le plus destructeur qu'on a connu jusqu'à maintenant. Certain disent qu'il est fait pour vivre en groupe, mais je pense que c'est une immense connerie. Je pense que plus on vit ensemble, plus on se détruit. On ne se reconstruit qu'avec ce qu'il nous reste, c'est à dire, de la méchanceté, de la rancune, de la jalousie... "C'est ce que pensait Evelyne Brooker. Elle a regardé cet océan d'humain et a réunit quelques ruisseaux égarés dans un seul et même endroit à l'égard de tous. Deux filles aux cicatrices douteuses, une rousse au goût appuyé pour la mode, un brun ténébreux au cœur amoché, le populaire faussement méchant, une tigresse à ses côtés, une bande de loup qui le suit. Il y a aussi celui qui veut qu'on utilise les choses avec leurs bonnes usages. Il y a aussi les trois qui jouent trop au billard. Il y a les expressions à se tordre de rire du rigolo. Puis il y a de l'amour, de l'espoir, des éclats de rire, de l'ignorance, du mauvais qui s'assume et du bon qui grandit. Il y a le tout le peu d'humanité qui reste aux humains. ** -Pourquoi les parents nous ont envoyé ici, Ariane? C'est pas leur style de dépenser de l'argent pour qu'on aille mieux. -C'est pas pour qu'on aille mieux, c'est parce qu'ils ne supportent plus nos regards vides, nos âmes brisées, notre haine constante envers les humains. J'écrase ma clope contre le rebord de la fenêtre couverts de lierre et de mousse et souris naïvement. On ne doit pas leur manquer tant que ça.