L'amour, le grand, le douloureux, celui qu'on ne nous raconte guère dans les contes, peut venir à nous injustement. Qui est l'infâme archer qui ose ne tirer qu'une seule flèche ? Qui ne massacre que le cœur d'un des deux malheureux qui se croisaient seulement par hasard, ici, n'importe où sur le globe, laissant celui du plus chanceux presque indemne ? Ô diable ! Nos âmes sœurs seraient-elles des diablotins venus nous corrompre pour siéger dans nos pensées ? La faucheuse ! Cela doit être son œuvre ! Comment un humain peut prendre possession de nous ainsi si cela n'a rien à voir avec des sciences occultes ? Nos plus profonds désirs seraient-ils vouer à nous affliger un tel supplice ? L'Homme est le martyr de Cupidon ! Lorsque la haine ou la reposante tristesse dominent qu'elles viennent nous cueillir, nous prendre leurs délicieux bras qui nous protègent enfin de cette malédiction romantiquement chimérique, certains nommeront cet instant "solitude", d'autres "suicide" mais ils seront toujours d'accord pour admettre qu'il permet un certain salut certes, temporaire pour certains et éternel pour les autres. "Comme une main, à l'instant de la mort, se crispe, mon cœur se serre. Je n'ai jamais pleuré depuis que je te connais. J'aime trop mon amour pour pleurer. Tu pleureras sur mon tombeau, Ou moi sur le tien. Il ne sera pas trop tard. Je mentirai. Je dirai que tu fus ma maîtresse. Et puis vraiment c'est tellement inutile, Toi et moi, nous mourrons bientôt."-R. Desnos
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