Aujourd'hui, 20 janvier 1909, je me résous, non sans trouble et non sans terreur, à écrire le récit exact de l'aventure. Je m'y résous, parce que, après-demain, je serai mort.
Lorsque je dis « non sans trouble et non sans terreur », j'entends bien sûr le trouble et la terreur que j'ai pu ressentir à cette époque, aucunement aujourd'hui, maintenant que je me suis enfin pardonné, et que tous mes regrets ont disparu. Je ne suis en aucun cas troublé de raconter cette histoire, mon histoire, par laquelle j'espère obtenir non pas le pardon ou même la pitié, mais seulement la compréhension.
(Les deux premières phrases sont tirées du roman La maison des hommes vivants de Claude Farrère.)