Sortir de la pauvreté pour goûter aux jouissances infinies et dodues de la fortune, faire balader son existence dans les chemins clairs et dégagés de la vie où l'on n'en connait point de noirceur, respirer enfin le même air que l'insouciance.
Il fallait être bien ambitieuse! ou taraudée par on ne sait quel démon pour en espérer tant de la vie, cette vie lunatique, qui lorsqu'elle vous en donne un peu, de ce bonheur âpre et parcimonieux, vous en reprend le triple et pas des moindres!
Elle était de ceux là, Sandrah.
Mais que l'on ne se méprenne pas! il y avait, et dans son entourage, ces soufrés qui s'accrochaient à l'espérance <<Il y'a un Dieu>> chantaient-ils, mais ces espérances là on s'en passerait sans sourciller tant elles étaient pâles.
Elle, Sandrah, était plutôt de cette engeance acharnée mais calme, qui parlait en prémonition, qui se donnait les moyens de leur politique, ou qui, sans état d'âme, les arrachait à d'autres.
On l'eût cru frêle et douce comme naissance de fleur aux premières œillades, mais des regrets ? on en manquait plus juste après.
Chronique de Kayna : «Pour nos deux âmes solitaires»
60 parti In corso
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In corso
𖦹
Envoyé vivre chez sa tante après une douloureuse épreuve qui l'a marqué, Kayna revient dans sa cité après deux ans loin de tout le monde.
Elle n'est là que pour une chose, sa mère. Et pourtant, elle est loin de se douter qu'une rencontre va tout changer.