Une étude a prouvé que les gens qui sont accro aux tatouages le sont en réalité parce qu'ils ont le besoin de se livrer à quelqu'un, de raconter un bout de leur histoire. Ce n'est pas tant le tatouage en lui-même, mais plutôt une façon d'extérioriser les blessures du passé, une façon comme une autre de faire son deuil. Une façon de se faire entendre ou plutôt écouter. Quand il s'est allongé sur ce fauteuil bleu, il ne savait pas que ça allait changer sa vie. Il n'imaginait pas devenir accro à la vive piqûre que lui procurait l'aiguille. Il ne pensait pas pouvoir faire de son corps son journal intime. Il ne pensait pas ressentir le besoin de le revoir, lui. De lui parler à lui. Ce jeune homme tatoué et sublime qui le torturait toujours un peu plus. Celui qui l'écoutait et qui apprenait petit à petit toute son histoire et ses tracas. Celui qui le tatouait quand il en ressentait le besoin. Le seul avec qui il oubliait ses problèmes, le temps d'un dessin. Il ne pouvait pas s'enlever sa voix douce de la tête, ni ses longs doigts qui frôlaient sa peau meurtrie. Il ne pouvait plus se passer de la douleur que son cerveau assimilait à son visage. //projet de fiction//